L’appel de phares

Les Football Leaks, c’est terminé. Monaco, club tant aimé dans l’hexagone, en a pris pour son grade. On a même l’impression qu’il a payé pour tout le monde. Ses mails, pdf, vidéos, documents word ou excel sont arrivés on ne sait comment jusqu’à Mediapart, mais ils sont arrivés. Résultat : huit volets, autour du grand méchant Dmitri Rybolovlev qui se servirait donc du foot pour rayonner, et qui n’hésiterait pas selon certains documents à contourner quelques règles pour gagner plus (d’argent). Des règles que beaucoup contestent. Des règles qui peuvent disparaître aussi vite qu’elles sont apparues. Mais des règles quand même. Que restera-t-il de cette série d’articles ? Probablement pas grand-chose. Parce que les enjeux sont énormes, parce que les lignes blanches ne sont pas bien tracées, et parce que pas grand monde ne souhaite mettre les mains dans ce cirque si enrichissant. Émotionnellement. Et pas que. Mais cette enquête en huit volets permet de passer en pleins phares le temps d’une ligne droite dans la nuit. Car depuis quelques années, sur l’autoroute du foot-business où tout le monde sait que les limitations de vitesses ne sont pas respectées, on préfère rouler dans le noir. Pas vu, pas pris comme on dit. Est-ce légal ou non ? Est-ce que c’est moral ? Apprend-on quelque chose de nouveau ? Sommes-nous les seuls à procéder ainsi ? Autant de questions qui nous éloignent du fond du sujet : le foot n’est-il pas devenu incontrôlable, à l’image de la haute finance ? Mais assez bavardé. Monaco va à Caen samedi. Monaco joue sa peau en L. Le plus important. Et le plus simple à comprendre.