« C’est un pousse-au-crime ! »
Face au Black Friday, le Green Friday. En marge du rouleau-compresseur venu des Etats-Unis, un mouvement aux antipodes émerge sur les réseaux sociaux. Une forme de résistance à la tentation, appelant à modérer ses ardeurs, à privilégier le petit commerce et songer à la planète. Ce mouvement Green Friday, Laurence Thiébaut en partage les valeurs. L’association qu’elle préside, VIE (vie initiatives environnement), basée à Vence, prône le zéro déchet et la consommation citoyenne. «C’està-dire consommer ce dont les gens ont réellement besoin. Dans notre société, la marche arrière n’est pas évidente... Le Black Friday en est l’illustration dramatique, puisqu’il incite des gens - qui n’en ont généralement pas les moyens - à consommer de manière débridée, sans nécessité absolue. C’est un pousse-au-crime ! » Pour Laurence Thiébaut, ce Black Friday serait le comble du cynisme. Plus que jamais ces jours-ci. « Pendant que les malheureux “gilets jaunes” bloquent les routes parce qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts, les mêmes, peut-être, sont incités à consommer de manière absolument irrationnelle ! » L’explication ? «On est considérés comme des consommateurs avant d’être considérés comme des citoyens.» Autre préoccupation : l’environnement. « C’est un paradoxe intégral. Plus on sait que notre consommation débridée nuit à la planète, plus on pousse les gens à l’accélérer... » Alors, quel remède? La décroissance ? Laurence Thiébaut se méfie d’un terme «qui peut faire peur. On ne cherche pas à bloquer l’économie. Juste à consommer en fonction de nos besoins. Cela n’empêche pas quelques achats plaisir. La croissance peut résider dans l’épanouissement des individus, pas forcément dans l’ “avoir” ! » Laurence, elle, en a « ras-le-bol de répondre aux injonctions des fabricants, de ce mouvement hyper puissant qui nous dit comment être heureux.» Elle invite à privilégier les circuits courts, le “do it yourself” ,les “repair café”... Bref, de privilégier les alternatives green au all black.