LES GILETS JAUNES CHANGENT DE MÉTHODE
« Toute la France à Paris demain ! » C’est l’appel lancé par les « gilets jaunes » pour faire plier l’exécutif. En attendant, des maires, comme ici Jérôme Viaud à Grasse, sont allés à la rencontre des manifestants.
Après le coup d’essai, l’heure du grand pari. Ce samedi, les « gilets jaunes » ouvrent la nouvelle phase d’une mobilisation inédite. « Toute la France à Paris » :tel est le mot d’ordre relayé sur les réseaux sociaux pour ce 24 novembre. Un appel pas évident à suivre, même pour les plus motivés des Azuréens. Une semaine après le 17 novembre fondateur, la mobilisation s’organise donc encore dans les Alpes-Maritimes. En ordre dispersé. Et surtout, différemment.
Plusieurs rendez-vous
Hier après-midi, les « gilets jaunes » de Nice ont lancé un appel pour ce week-end. « Tous unis dans un mouvement pacifiste et apolitique », précisent les plus actifs d’entre eux, qui n’ont cessé d’afficher leur détermination tout au long de la semaine. Samedi, les piétons sont invités à se rassembler place Massena à 13 h. Pour les « gilets jaunes » véhiculés, rendez-vous sur le parking sud de l’Allianz Riviera à la même heure. Dimanche, 13 h toujours, une marche symbolique et familiale est organisée sur la promenade des Anglais au départ de l’hôpital Lenval. Ailleurs ? De Menton à Antibes, des réunions visaient hier soir à définir les meilleurs moyens d’action.
Pas d’appel à bloquer
« Le mot d’ordre des “gilets jaunes” : pas de blocage des routes. » À une semaine d’intervalle, la tonalité a bien changé. Mickaël Moretti, Mentonnais de 33 ans, marchand en fruits et légumes, en convient : «Onneva pas embêter ni entraver les citoyens. Juste faire des actes qui font perdre de l’argent à l’Etat, et qui profitent aux citoyens comme les péages ouverts ». « Optique : zéro blocage de routes », confirme Céline, Cannoise de 38 ans, « citoyenne en colère » travaillant dans le service à la personne. « C’était peutêtre l’erreur du débutant d’avoir voulu frapper fort d’un coup. On a compris que la méthode n’était pas forcément la bonne. Le but à présent : manifester, exlpiquer et fédérer. »
Bataille de l’opinion
La bataille de l’opinion est en jeu. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info, 77 % des Français estimeraient « légitime » de bloquer Paris demain. Mais seuls 44 % jugeraient le mouvement « efficace ». Alors ? Les « gilets jaunes », dont les bataillons ont fondu au fil de la semaine, peuvent-ils repartir de plus belle ce week-end ? Franck, chef d’entreprise cannois de 34 ans et créateur d’une page Facebook très suivie, en est persuadé. « Effectivement, il y a un essoufflement en semaine. On est obligés d’aller travailler pour remplir nos frigos. Mais dès que la semaine sera terminée, ça repartira. Ce n’était pas une “gueulade” d’une journée ! »