Nice-Matin (Cannes)

Oui sur le fond, non sur la forme

À Grasse, le maire a rencontré les « gilets jaunes » à Saint-Jacques pour délivrer un message de compréhens­ion mais de fermeté quant à la libre circulatio­n des personnes

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Depuis samedi, ils sont là. À Saint-Jacques. Sur l’avenue de la Libération, au rond-point en direction de Peymeinade, avec drapeaux français et banderole « stop au racket ». À quatre ou cinq, le matin dès 7 heures. Puis une quinzaine à se relayer durant la journée. Jusqu’en début de soirée. Ils sont maçon, commerçant, retraité ou intérimair­e. Hier matin, ces irréductib­les « gilets jaunes » dont la présence est devenue symbolique lundi, ont reçu la visite du maire de Grasse, Jérôme Viaud vers 10 heures. Compréhens­if sur le fond du mouvement, le premier magistrat s’affiche moins solidaire sur la forme. « L’esprit de la contestati­on est à respecter mais je suis garant du bon fonctionne­ment de la commune », leur a-t-il rappelé.

« Maintenir un équilibre »

En clair, les blocages de la circulatio­n comme samedi dernier, ne seront pas appréciés par la municipali­té. «Samedi, j’ai dûgérer un convoi mortuaire bloqué... Il faut maintenir un équilibre». Le maire de Grasse a également dénoncé le fait que certaines signatures d’automobili­stes, glanées du côté de Leclerc cette semaine, aient pu être parfois... extorquées. «Refuser de laisser passer des automobili­stes s’ils ne signent pas, c’est inacceptab­le. Dans ces cas-là, c’est une dictature» a dénoncé Jerome Viaud qui dit «avoir saisi le préfet pour que la libre circulatio­n des gens soit respectée.» Les « gilets jaunes » de Saint Jacques entendent le message : « Notre but n’est pas d’empêcher les gens d’aller travailler» indique Joëlle, retraitée. Le maire s’est ensuite entretenu avec les commerçant­s voisins impactés économique­ment. Un week-end noir pour eux. Comme René Blancard, remonté, du marché Saint-Anne : « J’ai dû jeter deux containers de marchandis­es. Je suis à 8 000 € de découvert. Cela ne m’était pas arrivé depuis cinq ans ».

La sous-préfecture taguée

Autour des gilets jaunes, aussi, la solidarité. « Le boulanger, la pizzeria ou le rôtisseur nous ont offert des denrées » précise Stéphane. Mais le mouvement n’est pas bon enfant partout. Hier matin, d’autres «gilets jaunes» se sont enchaînés aux grilles de l’hôtel des impôts de Grasse. « La police est intervenue pour que les employés puissent entrer », a précisé le maire. Et la sous-préfecture a été taguée de mots grossiers anti Emmanuel Macron aussitôt effacés par ses services de la ville...

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(Photos G.Arama) Hier matin, dialogue cordial entre le maire et les « gilets jaunes ».
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Les gilets jaunes de Saint-Jacques avec le boulanger du quartier. Solidaire du mouvement, il leur offre cafés et croissants.

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