Nice-Matin (Cannes)

UN BATTANT CASH POUR LA RENTRÉE SOLENNELLE EN MÉDECINE

- C.R.

Il est venu dans l’amphi. Pour parler de son expérience. De son combat. De sa maladie. Plus que jamais battant Bernard Tapie. Le parrain de la promotion  de la faculté de médecine a été fidèle à lui même, hier soir, devant un parterre d’étudiants et de professeur­s, réunis pour leur rentrée solennelle. Il appelle un chat un chat. Il dit cancer et pas longue maladie. Il est cash. C’est ce qui plaît. Surtout pour évoquer un parcours de souffrance. Même s’il a l’air en forme dans son costume sombre et avec ses cheveux blancs qui ont repoussé. D’abord, il dit son admiration pour « les êtres exceptionn­els » qu’il a rencontrés durant un an de galère. Malheureus­ement, il y a le revers de la médaille : « Je n’ai jamais vu de choses aussi horribles avec l’institutio­n de la santé. » Il déballe... « Quatre-vingts pour cent des produits de santé, dont on a besoin, viennent de Chine ou d’Inde. Quand ils manquent, on n’a plus les moyens d’être soignés... J’ai vu un autre truc : huit personnes sur dix qui gèrent les hôpitaux, ne connaissen­t rien à la santé... On m’apprend que j’ai un cancer un peu compliqué. J’appelle Saint-Louis, je prends rendez-vous. Je vois un oncologue, un directeur de service, un chirurgien... Pas un ne m’a fait retirer ma chemise. Pas d’examen... » L’opération se passe. Au réveil le chirurgien est là : « Je vous ai sauvé un quart de l’estomac, mais le service oncologie n’était pas d’accord... » (lire cidessus). Commentair­e de Tapie : « Je suis tombé sur un mec qui n’a pas eu peur des statistiqu­es disant qu’il fallait tout retirer. »

  aides-soignants assistants

Autre souci : le sous-effectif. Le manque de personnel qui se rabat sur la pompe à morphine pour soulager la douleur. A l’hôpital Henri-Mondor, « une infirmière de garde la nuit pour cinq étages ! » Tapie veut agir : « Avant la fin de l’année, je ferai une propositio­n. Je vais voir Renaud Muselier, Xavier Bertrand... Je veux   aides-soignants assistants. Je veux trouver une solution de formation des jeunes. » Christian Estrosi prend le micro. Rend hommage à cette « belle leçon de la vie et à cette manière dont de vulgariser la maladie. Tu le dois à ta force de caractère hors du commun... » L’heure s’achève. Le professeur Patrick Baqué, doyen de la fac, propose une série de photos, invite l’assistance à lever un verre. Toubibs et profs entourent le soldat Tapie. Des étudiants espèrent selfies et dédicaces. Tapie malade, mais toujours guerrier fascinant.

Newspapers in French

Newspapers from France