Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL « Je suis Niçois de coeur »

Invité du club niçois Frédéric Tatarian a follement aimé son passage au Gym durant les années 90

- PHILIPPE CAMPS

Dimanche après-midi un Marseillai­s devrait être acclamé par l’Allianz Riviera. Ce ne serait qu’un juste retour des choses de la vie. Frédéric Tatarian alias ‘‘Tata’’ a porté le maillot niçois et supporté le poids de toutes les responsabi­lités. Il était un combattant, un leader, un vaillant, un aboyeur. Un joueur de coeur et un homme de parole. Aujourd’hui, ‘’Tata’’ habite dans le Var, au Beausset, il a  ans et s’occupe des siens. Avant d’être l’invité du Gym, il est au bout du fil...

‘’Tata’’ de retour à Nice, c’est un événement...

Ça va être un moment fort. Je viens au stade avec mon père, hélas malade, et mes deux fils Alexandre ( ans) et Andrea ( ans), deux vrais Niçois nés à la clinique Saint-George. Le choc émotionnel va me secouer. Cette invitation à l’Allianz Riviera est un bonheur.

Tu connais l’Allianz Riviera ?

Ce stade est magnifique. Mon ami Fred Gioria m’a également fait visiter le nouveau centre d’entraîneme­nt. Quel outil ! On ne bénéficiai­t pas des mêmes installati­ons... Le Gym a changé de dimension. Aujourd’hui, il est taillé pour l’Europe.

Tu vas retrouver les ‘’potes’’...

Je les ai déjà revus à l’occasion de Nice-OM. Les Gioria, Letizi, Mattio, Crétier, Alberganti... Quel plaisir ! Samedi, je vais aller chez Fred (Gioria) et le soir, on sera une vingtaine à ‘’La Guinguette Gaudoise’’. Ça va être chaud. Dommage, Jean-Phi (Mattio) ne sera peut-être pas rentré à temps. Il est au Brésil, je crois. Je lui ai dit de nous ramener le fils de Ronaldo.

Tu sembles toujours très attaché au Gym...

Je suis Marseillai­s de naissance et Niçois de coeur. J’ai tout suite aimé ce club. C’était une famille. Je suis arrivé, parti, revenu, reparti et encore. A Nice, tout était fort. Les joies, les peines, les amitiés, les disputes, les matchs, les troisièmes mi-temps. Et puis, il y avait le Ray. On sentait le public nous pousser. Ce stade était bouillant. Il faisait peur à certains. Adversaire­s ou pas. Moi, il me transcenda­it.

Ta vie niçoise ?

J’ai habité à Fabron puis Saint-Laurent-du-Var et enfin Vence dans une maison que j’ai gardée. Je la loue. Après les matchs, on allait manger au Michelange­lo, à Antibes, avant de se retrouver dans un Casino de la Côte. On jouait à tout... Mais aucun de nous n’a fait sauter la banque.

Comment as-tu atterri à Nice ?

J’étais à Mulhouse. Je marchais pas mal. Deux coachs m’ont appelé : Albert Emon et Luis Fernandez. J’avais le choix entre Nice et Cannes. Le discours d’Emon fut le plus convaincan­t. En plus, ‘’Bébert’’ Emon avait l’accent du Sud...

Tu n’es pourtant resté qu’une saison...

Marseille me voulait absolument. Les dirigeants de l’OM ont racheté mon contrat. Je suis Marseillai­s : jouer en pro avec le maillot de l’OM était quelque chose d’important pour moi. J’ai quitté Nice en D pour Marseille qui évoluait en D. A l’OM, il y avait Alonzo, Amoros, Casoni, Galtier, Dib, Durand, Echouafni, Ferreri, Cascarino ou Libbra. Bref, on est remonté... Mais je n’ai pas voulu rester avec Gérard Gili. En fin de saison, on reçoit Valence. A la mi-temps, il sort Amoros et moi. C’est à dire son côté droit. Avec Manu, on se douche et on quitte le stade. On a vu la e mi-temps chez lui, devant la télé. Gili n’a pas aimé. Devine qui a trinqué ? Pas Amoros qui avait un nom, une carrière. Moi bien sûr. On s’est ‘’clashé’’. Je suis revenu à Nice.

En -, l’année de la descente et de la Coupe de France...

On va plutôt parler de la Coupe de France. Quelle aventure ! Quelle explosion de joie ! Tout part de notre qualificat­ion aux tirs au but à Bastia. On était toujours les cinq mêmes tireurs : De Neef en premier puis Gomis, Tatarian, Onorati et Vermeulen. On remet ça en finale contre Guingamp. Inoubliabl­e. Mon seul titre, mais quel titre !

A Nice, tu as commencé au milieu pour finir en défense centrale...

C’est Takac qui m’a fait reculer. Je me souviens : nous étions au Havre. L’après-midi du match, il tape à la porte de ma chambre. Il entre et me demande : ‘’Tata tu as déjà joué libéro ?’’ Je lui réponds : ‘’Oui coach, en minime.’’ Il sourit et me dit : ‘’Parfait’’. Le soir, je jouais en .

Le joueur qui t’a impression­né ?

Quand j’étais au centre de formation de l’OM, j’ai eu la chance de m’entraîner avec les pros et avec un certain Enzo Francescol­i. Il n’était pas comme les autres. Il avait une façon à lui de se déplacer, de toucher le ballon. Je le regardais avec les yeux brillants. C’était un phénomène. L’adversaire qui m’a laissé la plus forte impression : Raï. Je me souviens d’un PSG-Nice, on se mettait à trois pour lui prendre le ballon sans y parvenir. Il était grand, costaud, technique et rien ne l’effrayait.

Le plus fort avec qui tu as évolué à Nice ?

James Debbah courrait plus vite que nous, dribblait mieux que nous, jouait mieux que nous. Il pouvait faire basculer un match. Encore fallait-il qu’il en ait envie. Non, moi mon préféré c’est l’autre Libérien : Jo Nagbe. Lui, il était toujours très bon. Il ne parlait pas beaucoup, mais j’aurais été à la guerre ou au bout du monde avec Jo. Un monsieur.

Le plus fou des Niçois ?

Didier Angan. Il paraissait sage, il était dingo complet.

Le plus méchant ?

Peut-être ‘’Chine’’ (Fred Martin). Et encore. On était des méchants gentillets... J’ai connu Carlos Mozer à Marseille. Il m’avait cassé une dent à l’entraîneme­nt. Lui, c’était un dur, une terreur. Il ne rigolait pas. Mais c’était aussi un mec très sympa qui m’avait invité chez lui, moi le jeunot.

Le Gym nouvelle version ?

Je pense que le club a fait le bon choix avec Patrick Vieira. J’adorais le joueur. Je découvre le coach, je lui fais confiance...

Nice-Lille, un pronostic ?

- pour Nice, but de Balotelli. Son premier de la saison. Il a toujours marqué. Là, il est juste un peu en retard...

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(Photos DR)
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