Que deviennent les arbres de Marenda-Lacan ?
Que vont devenir bigaradiers, palmiers, oliviers et arbustes enracinés depuis si longtemps ? Certains refleuriront dans l’éco-quartier. D’autres seront replantés
Là, un immense palmier couché, ses palmes rassemblés et son immense pied emmitouflé. Un peu plus loin, un autre gît dans le même état. Les deux géants reposent à la vue de tous sur le chantier du futur quartier Marenda-Lacan, au coeur de la cité. Côté carrousel, place des Martyrsde-la-Résistance, bigaradiers, oliviers et cycas du Japon, vénérables, patientent dans des immenses bacs. Le projet Marenda-Lacan qui prévoit logements, commerces et multiple a définitivement bouleversé le secteur. On a beaucoup parlé, à juste titre, de la démolition de l’école maternelle Paul-Doumer, de la disparition des parkings publics Lacan et des aires de jeux pour les enfants. Et les arbres ? Les arbustes ? La Ville rassure : « l’opération Marenda-Lacan est engagée dans une démarche de labellisation écoquartier. » Ce qui veut dire que les arbres, arbustes et autres végétaux implantés sur la zone seront, en partie, préservés. Replantés sur place ou transplantés. Mais pas tous. Ainsi, le grand pin devant le bâtiment de la poste a été abattu. Il n’est pas le seul sacrifié. Pas le choix. « Tous les végétaux qui ne sont pas gardés ont été diagnostiqués dans un état sanitaire ne permettant pas une transplantation. Il s’agit d’arbres caducs qui n’ont pas pu être intégrés au plan d’aménagement », explique-t-on en mairie.
Le ginkgo reste à sa place
Une cinquantaine d’individus, arbres, arbustes et autres plantes vertes sont sauvés. Un peu plus de la moitié seront intégrés au nouveau quartier. Cela forme de jolies listes à la Prévert. Quatre oliviers, deux caroubiers et huit lauriers-roses retrouveront un second souffle dans les futurs espaces publics qui seront aménagés. Un olivier, un chêne vert, trois cycas, deux palmiers, trois bigaradiers, deux caroubiers et un oiseau du paradis seront, eux, installés au sein des différents îlots de constructions. Ils seront visibles depuis les allées ou venelles réservées aux piétons. Le seul qui restera à sa place actuelle, et ses nombreux admirateurs pousseront un soupir de soulagement, est le superbe ginkgo biloba ou arbre aux 40 écus. À l’automne, ses feuilles prennent une couleur or avant de tomber. Comme les cycas, il est issu des végétations qui ont nourri les dinosaures. Il a même survécu à la bombe atomique au Japon. Joli symbole : le ginkgo assistera à la naissance d’un nouveau quartier antibois. Vingt-deux autres végétaux, eux, quitteront, eux, la terre où ils ont grandi. Dix bigaradiers, trois palmiers, deux cycas, un phormium du Japon, deux lagestremia ou lilas d’été, deux oliviers et deux dracena, ou dragonnier, seront replantés sur le territoire de la commune. En attendant, il faut patienter. Les arbres ont été conditionnés, protégés, en vue de la prochaine transplantation.