Nice-Matin (Cannes)

Chronostas­is : l’art comme ère du temps

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Vivre le temps différemme­nt. Ce soir, la vingtième immersion made in Anthéa vous propose, ce soir, un arrêt spatio-temporel. Aux manettes ? Antoine Schmitt et Franck Vigroux qui revient sur Chronostas­is.

D’où part cette création ?

On réfléchit toujours à comment associer nos deux écritures : musicale et visuelle. Cette idée de travailler sur le temps est partie d’une réflexion. On voulait exprimer l’élasticité du temps sur quarante minutes.

Vous désirez provoquer une perte de repères dans la salle ?

On espère embarquer les spectateur­s dans une expérience, un voyage.

Pourquoi vouloir effacer les notions de passé, présent et futur ?

Comme beaucoup d’artistes on a ce rêve de s’arracher un peu du réel. Et puis lorsque l’on crée de la musique on dit qu’on maîtrise le temps en quelque chose.

Comment se passe le travail de création entre vous deux ?

Nous créons chacun des matériaux de notre côté. Puis ensuite on répète, on confronte images et sonorités. Au final c’est le même travail qu’en étant comédien. On essaie de trouver ce qui fonctionne.

Sans que l’image prenne le pas sur le son et inversemen­t…

C’est tout le défi. Tout l’enjeu d’une rencontre entre deux artistes c’est ça : le point d’équilibre. Souvent on dit que le son tue l’image. Mais je ne suis absolument pas dans cette démarche-là. C’est aussi cela qui explique notre collaborat­ion : il y a une histoire de générosité entre nous deux.

Une oeuvre vivante donc ?

C’est notre avantage de faire du live. Antoine pilote les particules en temps réel sur un programme qu’il a écrit et de mon côté j’utilise un dispositif de machines électroniq­ues.

Votre création n’est pas forcément réservée à un public de connaisseu­rs…

On a pas mal d’expérience avec des publics très différents. Il y a dix jours on était au fin fond du Pérou, ensuite au Brésil, dans des festivals ultra-pointus, on a notamment commencé au sein de l’Ircam Live au Centre Pompidou et on a aussi bien fait des concerts dans la cité de Carcassonn­e avec un public divers. On n’a absolument pas le désir de jouer pour des fins connaisseu­rs uniquement. Surtout que tout le monde peut interpréte­r ce que l’on fait. Ce n’est pas quelque chose d’extrêmemen­t sophistiqu­é dans son appréhensi­on.

Êtes-vous en train de penser à la sixième collaborat­ion?

On réfléchit à un prochain concert tous les deux… À venir en , oui.

Dans quel état d’esprit faut-il venir découvrir cette immersion ?

Sans a priori. Il faut simplement essayer de se laisser porter et ne pas chercher à y voir quelque chose de compliqué. On peut se faire son propre récit. Pas nécessaire : il suffit de juste vivre la chose. Le reste est une histoire de sensibilit­é.

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(DR) Une expérience immersive à vivre ce soir.

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