SKI « J’ai hâte d’y être »
Onze mois après sa chute à Bormio et sa blessure à l’épaule gauche, le Niçois Matthieu Bailet retrouve le circuit de la Coupe du monde. Avec l’envie de retrouver sa place dans le “top 30”
Matthieu Bailet a perdu quasiment une saison à cause d’une vilaine chute à Bormio (28 décembre), qui lui laissa une épaule disloquée. Même s’il a longtemps rongé son frein, le Niçois a pris le temps de récupérer avant de retrouver le circuit mondial. A 22 ans, il compte bien montrer que son talent sur les pistes est intact.
Comment vous sentezvous physiquement, votre blessure est-elle définitivement finie ?
Je l’espère, mais on ne peut jamais l’affirmer %. En revanche, ce que je peux assurer c’est que physiquement, je me sens encore mieux qu’avant ma blessure. Je ne ressens plus aucune douleur, et malgré quelques soucis d’inflammations tendineuses que j’ai pu avoir, je suis désormais fin prêt pour commencer cette nouvelle saison de la meilleure façon possible.
Il y a quasiment eu une année d’attente depuis votre dernière coupe du monde. Avez-vous trouvé le temps long ?
Très long oui ! Les premiers mois après mon opération ont été difficiles. J’avais l’épaule complètement immobilisée et j’étais devant ma télé pour regarder les JO... Ce n’est pas vraiment ce qui était prévu et je n’étais pas dans une super humeur on va dire, d’autant plus que la patience n’est pas une de mes qualités. Mais le temps a fait son travail et cette blessure m’a fait prendre du recul et aussi pas mal appris. Même si c’est ce que l’on souhaite le moins, la blessure fait aussi partie de la vie du sportif de haut niveau. Il faut savoir l’accepter, tout en travaillant dur pour revenir encore plus fort, physiquement mais surtout mentalement. Ensuite, dès que j’ai pu reprendre une préparation plus intense, tout est allé très vite : il y a eu les stages physiques, puis le ski technique, en Europe et dans l’hémisphère sud. Enfin, je me suis retrouvé sur le dernier camp d’entraînement à Copper Mountain (Colorado, USA), à deux semaines de la première coupe du monde (ce week-end à Lake Louise, au Canada) sans avoir vu le temps passé.
Quels sont vos objectifs sur cette première Coupe du monde et pour votre saison ?
Au niveau national, j’aimerais être champion de France, car j’accorde toujours beaucoup d’importance à ces titres. D’autant plus que cette saison (en mars) ils auront lieu chez moi, à Auron, qui est ma station d’enfance. Sur le plan international, j’aimerais rentrer dans le top du classement mondial dans les disciplines de descente et de Super-G. Cela implique donc d’être régulièrement parmi les premiers sur chaque coupe du monde. Pour Lake Louise, je ne me fixe pas d’objectif précis car ce sera la toute première course après ma blessure. Ce serait me mettre une pression qui n’a pas lieu d’être. Après cette longue absence, ça va être un moment spécial. J’ai hâte d’y être. Je vais donner le meilleur afin de finir le plus haut possible et on verra bien le résultat.
Les mondiaux (à Are en février) sont-ils dans un coin de votre tête ?
Oui, bien sûr ! Je ne suis pas parmi les favoris et c’est normal car je suis le plus jeune et le moins expérimenté du groupe Coupe du monde. Mais comme chaque coéquipier de mon groupe j’ai ma chance. La seule chose que je me dis c’est de donner le maximum afin de faire la différence au niveau des résultats. Ce sera difficile mais si je parviens à être sélectionné, une fois en Suède tout ne sera que positif.
Quel Bailet va être le mieux classé au classement final de la Coupe du monde ?
Ah très bonne question ! Avec ma soeur (Margot), nous avons tous les deux été blessés la saison passée, elle au genou et moi à l’épaule. Nous avons donc passé beaucoup de temps ensemble à la maison, à discuter autour des courses de ski à la télé et en partageant nos expériences respectives. Je pense que l’on s’apporte énormément de soutien, ce qui est très beau et important à mes yeux. Je profite de chaque instant partagé dans le milieu du ski avec ma grande soeur, et pour ce qui est du classement final, je lui souhaite évidemment le meilleur.
‘‘ Je ne suis pas favori pour aller aux mondiaux, mais j’ai ma chance ”