MOBILISATION ET CONFUSION
Le ministre de l’Intérieur a dénombré 1 619 actions dans toute la France, avec un total de 130 personnes interpellées et placées en garde à vue, dont 69 à Paris. 24 personnes ont été blessées
Les «gilets jaunes», moins nombreux que la semaine dernière, ont conduit, sans débordements importants, de nombreuses opérations hier dans les Alpes-Maritimes comme ici sur l’A à Antibes. En revanche, des violences ont émaillé le rassemblement parisien.
Un « acte 2 » moins mobilisateur au niveau national, mais avec des incidents violents à Paris : la manifestation des « gilets jaunes » hier sur les Champs-Élysées a donné lieu à des échauffourées et des interpellations, violences condamnées par Emmanuel Macron. Le Président a exprimé sa « honte » face à ces incidents, dénonçant ceux qui ont « agressé » les forces de l’ordre et « violenté d’autres citoyens ». La journée a aussi été marquée par une passe d’armes politique, le gouvernement imputant les violences à des « séditieux » de « l’ultradroite » qui répondraient « à l’appel de Marine Le Pen ». Les partis d’opposition, à droite comme à gauche, ont répliqué, lui reprochant de vouloir réduire le mouvement aux violences et de rester sourd aux revendications des manifestants.
Plus de participants
Exactement 106 301 «gilets jaunes» ont été recensés hier à 17 heures dans toute la France, dont 8 000 à Paris, contre 282 710 au total samedi dernier à la même heure, a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. A la mi-journée il avait souligné le « fort affaiblissement de la mobilisation ». Il y a eu au total 130 personnes placées en garde à vue, dont 69 à Paris, a-t-il ajouté. « Les dégâts sont faibles, ils sont matériels, c’est l’essentiel », a déclaré Christophe Castaner au sujet des Champs-Élysées. Des commerces ont été dégradés. Au niveau national, le ministre a noté « deux types de manifestants »: ceux, en province qui se sont mobilisés dans une ambiance « bon enfant » et ceux ayant commis des « actes graves » à Paris, mais aussi à Villefranche-sur-Saône, où des violences ont eu lieu. Il s’agissait de la deuxième grande journée de mobilisation des « gilets jaunes » contre la hausse des prix du carburant, les taxes et la baisse du pouvoir d’achat, une semaine après le début du mouvement. A Paris, vers 20 h 30, la préfecture de Police dénombrait 24 blessés, dont 5 dans les forces de l’ordre. C’est sur l’avenue des Champs-Elysées que les incidents ont été les plus marquants (voir page ci-contre et dernière page). Après 20 heures, la tension restait vive sur l’avenue et dans certaines rues alentours, avec encore des petits groupes mobiles de personnes, certaines encagoulées, qui continuaient de «harceler» les forces de l’ordre ou d’incendier des barricades. Plusieurs groupes de dizaines de personnes ont aussi défilé place de la Madeleine, près de la Concorde. Au Champs-de-Mars, seul endroit initialement autorisé par la préfecture, une centaine de «gilets jaunes» se sont rassemblés.