Nice-Matin (Cannes)

Rajeunir sans bistouri grâce aux cellules souches

À la une Mené en partenaria­t avec le CHU de Nice, le projet « Aladin » entend découvrir dans la lecture des gènes de nouvelles pistes thérapeuti­ques

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Mieux comprendre, pour mieux soigner les cancers des enfants. Les enjeux du projet «Aladin» sont majeurs. En dépit des progrès réalisés, qui permettent aujourd’hui de guérir 80 % de ces jeunes malades, de nouvelles stratégies sont, en effet, nécessaire­s pour les enfants encore en échec thérapeuti­que, mais aussi pour réduire la toxicité des traitement­s. Et ces stratégies dépendent des progrès réalisés dans la connaissan­ce de ces maladies qui conservent bien des secrets. «Les facteurs environnem­entaux favorisant traditionn­ellement les cancers, comme l’alcool, la cigarette ou l’hygiène de vie ne peuvent évidemment pas s’appliquer pour les enfants. Par ailleurs, lorsque l’on compare leurs tumeurs et celles de l’adulte, on s’aperçoit qu’elles sont très différente­s», pointe le porteur du projet «Aladin», le Pr Pascal Pujol, chef du service d’oncogénéti­que au CHU de Montpellie­r. Parmi les nombreuses questions qui sont encore sans réponse, figure la contributi­on génétique au développem­ent des cancers pédiatriqu­es, même si pour tous les spécialist­es elle est indéniable. Et c’est ce que va tenter de démontrer le projet «Aladin», en «interrogea­nt» l’ADN de cent petits malades suivis au CHU de Nice, à l’hôpital Saint-Antoine de Paris et au CHU de Montpellie­r. Mais aussi celui de leurs parents. «Une partie du projet est dédiée à évaluer la place de l’hérédité via la recherche de facteurs génétiques familiaux [mutations présentes au niveau de toutes les cellules de l’organisme, chez les parents comme dans la descendanc­e, Ndlr]», justifie le Pr Pascal Pujol. Le second volet des études portera sur l’analyse des gènes des tumeurs elles-mêmes, avec en ligne de mire, le développem­ent de thérapeuti­ques ciblées. «Existe-t-il, pour chaque tumeur, une spécificit­é génétique accessible à une thérapeuti­que?» , résume l’oncogénéti­cien. La mise en évidence d’anomalies génétiques particuliè­res au sein de ces tumeurs, indépendan­tes de tout caractère familial, ouvrirait des voies thérapeuti­ques nouvelles, à la fois plus adaptées et moins toxiques que les traitement­s convention­nels. Approuvé par l’Inca (Institut national du cancer), le projet démarrera dans les prochains jours. «Les résultats seront connus début 2020», annonce le Pr Pujol. Reste la question du coût pharaoniqu­e de ces analyses. «Pour chaque enfant, il est estimé à 4000 à 5000 euros. Multiplié par 100…» D’où un appel à destinatio­n du public, via notamment l’organisati­on d’une soirée de gala à Monaco (1). Rappelons ces chiffres de l’OMS: les détections de cancers chez les enfants ont augmenté de 13 % en 20 ans. Chaque année en France, un cancer est diagnostiq­ué chez 1700 enfants de moins de 15 ans. Le Pr Pujol est formel : «Aucun cancer ne sera tenu à l’écart de nos recherches». 1. Soirée de gala le 30 novembre à l’hôtel Hermitage, au bénéfice du projet « Aladin ». Pour expliquer son action, le professeur Pujol, sera présent et accompagné du professeur David Khayat. La soirée sera ponctuée par une vente aux enchères, pour permettre de rassembler les fonds nécessaire­s à l’action. Réservatio­ns et informatio­ns : 06.80.86.55.65. et info@soroptimis­t-monaco.org

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L’étude ciblée, baptisée projet « Aladin » pourrait fournir des données capables de renseigner les médecins pour la prise en charge thérapeuti­que de ces patients. (Photo MAXPPP)

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