Les cocus

Souhaitons bon courage et des trésors d’imagination à Emmanuel Macron pour dégotter l’annonce idoine qui apaisera les colères. La pédagogie ne sera plus d’aucun secours. Et il n’est pas sûr que des mesures précises suffisent à calmer un courroux hétéroclite, dont la dimension est largement irrationnelle. Les statistiques de l’INSEE ont beau attester d’une infime mais réelle hausse du pouvoir d’achat, le coeur n’y est plus. Le portefeuille aussi mince que leur gilet jaune bien avant la fin du mois, les moins nantis ne supportent plus qu’on les pressure, alors que l’ISF a, lui, subi un coup de rabot. Le déversoir des rancoeurs s’alimente à la fontaine des amoureux trompés. Ces cocus de leurs propres illusions, qui ont cru que Macron pouvait être un premier de la classe, petit génie de l’économie et, en même temps, venir tâter le cul des vaches avec eux. Raté sur toute la ligne ! Le prince charmant a pris le visage de la morgue, la romance idéalisée viré au délit de sale gueule. Cruel fantasme… Comme celui qui consiste à vouloir un Etat qui nous dorlote, sans nous ponctionner.