Nice-Matin (Cannes)

Questions à «Nous étudions actuelleme­nt la piste du réchauffem­ent climatique»

Jean de Vaugelas, maître de conférence­s laboratoir­e Ecomers

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À quand remonte cette contaminat­ion du parasite ?

Un phénomène similaire avait été constaté il y a quinze ans aux États-Unis. Ce parasite a été observé en  en Espagne, avec une très forte mortalité sur les Baléares. Il a remonté les côtes, a été signalé en  en Corse. Il est également passé dans le bassin oriental de la Méditerran­ée, avec des points en Grèce et en Tunisie. En  il a été observé à Banyuls-sur-Mer. Il est arrivé sur la Côte d’Azur en septembre, avec des mortalités très importante­s depuis fin octobre. Nous sommes à - % de mortalité en moyenne, plus par endroits.

Que pouvez-vous faire ?

Pour le moment, nous ne pouvons que relever les mortalités et essayer d’en déduire des choses sur des endroits où elles pourraient avoir survécu. Elles semblent par exemple moins fragiles dans certaines lagunes d’eau saumâtre avec faible teneur en sel. Nous essayons de voir si cela pourrait être un refuge ultime pour elles.

Comment ce parasite prolifère-t-il ?

Nous étudions actuelleme­nt la piste du réchauffem­ent climatique. Le parasite semble boosté par les eaux chaudes. Quand l’eau de surface est très chauffée durant l’été, l’épaisseur de couche chaude augmente. La frontière entre eaux chaudes et eaux froides s’appelle la thermoclin­e. Elle était très basse cet été, nous pensons que cela a accru la mortalité. C’est pour cela que nous essayons de déplacer des grandes nacres vers des profondeur­s plus importante­s, donc plus froides, pour les sauver. Nous en conservons aussi en aquarium mais ça coûte plus cher. Nous étudions aussi le comporteme­nt d’une autre nacre, la Pinna rudis, qui semble moins impactée. Nous cherchons à comprendre pourquoi.

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