La phrase
Le sursis obtenu 24 heures plus tôt par Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, victorieux du double (6-4, 6-4, 3-6, 7-6 (7/3)), n’aura pas changé la fin de l’histoire. Les Bleus, tenants du trophée, partaient de trop loin pour battre la Croatie. Depuis deux ans, Noah et ses hommes ont été bien aidés par les renoncements en série qui ont éclairci leur chemin (Nishikori, Murray et Djokovic en 2017, Nadal en 2018). La donne était différente ce week-end sur la terre battue lilloise. Pour la première fois depuis le début de son troisième capitanat en 2016, Noah s’est retrouvé confronté à une équipe forte de deux joueurs du top 15 : Marin Cilic, N.7 mondial, et Borna Coric, 12e au bout de la meilleure saison de sa jeune carrière, à 22 ans. La tâche s’annonçait ardue. Elle s’est avérée insurmontable. En simples, le bilan est d’une rudesse sans appel : trois matches, pas le moindre set empoché, ni, pire, le moindre break réalisé. C’est dire à quel point les Français sont passés loin de mettre en danger leurs adversaires. Vendredi, c’est Jérémy Chardy qui a plié le premier, face à Coric (6-2, 7-5, 6-4). Puis Jo-Wilfried Tsonga, opposé à Cilic, l’a imité (6-3, 75, 6-4).
Limites
Hier la parenthèse du double refermée, la triste réalité du moment s’est de nouveau imposée sans fard. Lucas Pouille, préféré cette fois à Chardy par Noah, n’a tenu le choc que le temps du premier set (7-6 (7/3), 63, 6-3). La défaite des Bleus à peine actée, il est tombé en pleurs dans les bras de Noah à proximité du court. Ces 72 heures n’ont finalement fait que mettre en pleine lumière les limites actuelles du tennis français. En 2018, celui-ci a vécu sa pire année depuis près de quarante ans sur le circuit. Pour la première fois depuis 1980, aucun de ses représentants ne s’est hissé en quart de finale en Grand Chelem. Au classement, cette faillite s’est traduite par leur disparition du top 20 en octobre, du jamais-vu depuis douze ans. Depuis, plus aucun ne figure même dans le top 25. Dans ces conditions, même les recettes fétiches de Noah, long stage de préparation et cohésion de groupe en tête, n’ont fait de miracle. Inévitablement, refont surface les interrogations suscitées par les choix opérés par le charismatique capitaine tricolore. Celui d’abord de s’être délibérément privé de deux des trois joueurs les mieux classés du moment (Gasquet, le N.1, est blessé), Gaël Monfils (29e) et, surtout, Gilles Simon (30e), le Français le plus en forme de la fin de saison et au bilan très favorable face aux n°1 et n°2 croates.
Des choix en question
Celui surtout de convoquer puis titulariser Tsonga, quand l’ex-n°5 mondial a plongé au 259e rang, la faute à une saison quasi vierge à cause d’un genou opéré (ménisque) puis récalcitrant qui l’a tenu hors circuit pendant plus de sept mois, jusqu’à mi-septembre. Celui enfin de titulariser d’entrée Chardy (40e), le moins expérimenté des trois prétendants aux simples de sa short-list. Alors que les Bleus rêvaient d’un doublé qu’ils n’ont jamais : Croatie. : France. : Argentine. : Grande-Bretagne. : Suisse. : République tchèque. : République tchèque. : Espagne. : Serbie.
réalisé dans l’ère moderne, c’est la Croatie qui devient la dernière à inscrire son nom au palmarès de la compétition par équipes plus que centenaire avant son relooking radical. Dans la même situation qu’hier il y a deux ans, en finale à Zagreb, Cilic s’était effondré alors qu’il menait deux sets à zéro face à Juan Martin Del Potro. Et le Saladier d’argent avait fini par échapper aux Croates. A 30 ans, le vainqueur de l’US Open 2014 et finaliste du dernier Open d’Australie a su maîtriser ses nerfs pour offrir à son pays le deuxième sacre en Coupe Davis de sa jeune histoire, treize ans après le premier. Dès l’an prochain, le format traditionnel de la Coupe Davis, compétition créee en 1900, va disparaître au profit d’une formule concentrée autour d’une semaine de compétition réunissant dix-huit nations, fin novembre sauf rebondissement, à Madrid. Vendredi Coric (Cro/12) bat
Cilic (Cro/7) bat
“Les
gars ont fait le maximum. La barre était trop haute. Je pense qu’on n’a pas démérité, on perd contre une équipe plus forte. C’est pour ça que je ne suis pas si déçu que ça. On s’est fait défoncer... Le tennis de compétition, c’est fini ce soir. Je pars dans ma
vie. Je lui dirai (à Amélie Mauresmo qui prend sa suite) tout ce que je sais, tout ce qu’elle voudra, toutes les clés.” DeYannickNoah,quia vécu son dernier match comme capitaine des Bleus