La transformation numérique au coeur des Entreprenariales L’actu
Transformation numérique, mutation stratégique est le thème de la 17e édition du salon des services aux dirigeants d’entreprise qui se déroulent jeudi à Nice. Un sujet d’actualité
Comme à l’accoutumée, les Entreprenariales qui se dérouleront à Nice jeudi 29 novembre proposeront un thème d’actualité qui concerne tous les dirigeants d’entreprise : la transformation numérique, mutation stratégique. Rappelons les chiffres : d’ici 2025, 50 % des métiers vont évoluer sous l’impact du numérique ; 25 % d’entre eux seront automatisés et 10 % totalement transformés. Et 20 % des métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui. Un sujet que connaît bien Fabrice Le Saché, vice-président du Medef et invité d’honneur du salon. Qui commence par balayer devant sa porte : « Avant de parler de ce que doit être le digital dans l’économie, le Medef doit faire sa mue numérique, admet-il. Depuis l’élection du président Geoffroy Roux de Bézieux début juillet, nous avons engagé une refonte profonde de nos systèmes d’information et de nos process. Avec notre maillage territorial unique – 77 fédérations dans tous les secteurs de l’économie et 30 000 mandataires –, on a accès à une information extraordinaire mais brute. La maîtrise de la donnée nous permettrait de cibler davantage nos actions dans les réseaux, de connaître en temps réel les impacts de certaines politiques gouvernementales, d’accroître notre interactivité, de proposer des services mutualisés, de mieux servir nos adhérents... »
Mobilité des compétences
Pour ce qui est des entreprises, le constat de Fabrice Le Saché est sans appel : « La France est en retard par rapport à ses compétiteurs et nos PME sont moins bien équipées que la moyenne européenne. » Il faut accompagner cette évolution numérique par une mobilité des compétences. « Le Medef a un rôle majeur à jouer sur l’opérationnalisation de la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage. » Un sujet d’autant plus urgent que 80 000 emplois qualifiés dans le numérique pourraient ne pas être pourvus d’ici à 2020 dans l’Hexagone. Et de reprendre : « Il faut écouter les entreprises qui savent de ce dont elles ont besoin et mettre en place des solutions très rapides, comme à Lyon où un CFA numérique a été créé. »
Evolution fiscale
Mais le passage à l’industrie 4.0 ne peut s’opérer sans une fiscalité en faveur des entreprises, autre cheval de bataille de l’organisation patronale. « Pour investir dans cette bascule numérique, il ne faut pas occulter le sujet des marges, déplore son vice-président. La fiscalité en France n’est pas liée à la réalité de la production de richesse de l’entreprise : on fiscalise avant même que les richesses soient produites (CFE, CVAE...). » A cela s’ajoutent le coût du salaire –« Les compétences numériques d’un cadre coûtent cher, on est au dessus de la moyenne européenne »–et des iniquités fiscales par rapport à des géants du numérique. La solution préconisée ? «Développer un écosystème national et régler les questions du stockage de données, l’accès aux plateformes dont les conditions commerciales, de par leur situation de monopole, sont compliquées pour les entreprises.» La transfàormation numérique amène aussi les entreprises à repenser leur organisation managériale, leur relation client... «Le numérique doit avoir un sens dans l’évolution du monde du travail. Les plus jeunes veulent travailler dans des entreprises qui s’engagent. L’humain doit rester au coeur de cette société du tout technologie : la capacité créative, inventive est l’apanage de l’homme et le numérique n’est qu’un outil.» Et le chantier s’annonce passionnant.