« Ce recrutement a été un bol d’air »
Mise en service d’un compteur, dépannage de disjoncteurs, Christian Roudière, basé à Drap, sillonne le secteur avec sa voiture Enedis. À 62 ans, il vient de décrocher un CDD de dix-huit mois. L’électricien courait jusque-là de contrat d’intérim en contrat d’intérim. C’est dans Nice-Matin qu’il a déniché l’annonce. « J’y ai répondu immédiatement, puis j’ai revu l’annonce sur Pôle Emploi, j’ai de nouveau postulé. » Christian, c’est une vie de labeur dans l’électricité. Tout jeune, il est rentré comme apprenti en usine, puis, après un détour par l’armée, a décroché un job d’électricien industriel dans la métallurgie, à Fos-surMer. En 1989, sa fiche de paie annonce quatorze années d’ancienneté quand il est victime d’un plan social. Il claque tout pour partir à La Réunion et monter sa petite entreprise. « La Réunion, c’est un petit caillou, sourit Christian Roudière. Quand on travaille en soustraitance pour de grosses entreprises c’est pas l’Amérique au niveau des prix. Je prenais des marchés à Madagascar, à l’Ile Maurice, aux Comores. » Il revient en France en 2008, au chevet de sa mère mourante. Depuis, il errait de contrat temporaire en contrat temporaire. « Quand on embauche des gens comme moi, on se frotte les mains. On sait qu’on n’a pas besoin de nous former, qu’on a une certaine expérience du métier, de la vie. Mais ce n’est pas pour autant qu’on nous paye mieux .» Pour Christian Roudière, ce recrutement a été « un bol d’air ». «J’ai effectué une formation à l’AFPA de deux mois et demi. Chez Enedis, j’ai trouvé une société structurée, avec du matériel informatique, des tablettes, ça change la vie pour le travail. » Il espère pouvoir tirer jusqu’à la retraite ainsi. « J’ai besoin de travailler encore quatre ans. Mon souhait c’est de sécuriser ma retraite. Tant que la tête tiendra, le corps tiendra. »