Soyez généreux
Avec le froid et la misère qui ne cesse d’augmenter, les municipalités et les associations se mettent en ordre de marche pour aider les plus fragiles. La journé mondiale du don a lieu aujourd’hui
À peine la page du Black Friday estelle tournée qu’une initiative vient réveiller l’altruiste qui sommeille en chacun des Français. Après l’hyperconsommation, la redistribution. Mise en avant, ce mardi, par une journée mondiale du don. Une opération directement inspirée du très américain « Giving Tuesday» et, pour la première fois, relayée dans notre pays. Avec Antoine Vaccaro, spécialiste de la collecte de fonds et président du Cerphi (Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie), le point sur l’état de notre générosité réelle ou supposée.
< Les Français sont généreux
Les dons s’élèvent à 7,5 milliards d’euros par an. Dont 4 milliards pour les particuliers, soit 3 milliards sous forme de « dons manuels » et 1 milliard sous forme de legs. La recherche médicale concentre la majeure partie de cette générosité. Devant l’action sociale - lutte contre la pauvreté et l’exclusion -, l’aide au tiers-monde (en retrait) et la protection du patrimoine, des animaux ou de l’environnement.
= Mais la tendance est à la baisse
Le passage de l’ISF à l’impôt sur la fortune immobilière a entraîné une diminution de moitié de la collecte auprès des plus gros patrimoines. Soit 130 millions au lieu de 270. Quant aux contribuables les plus modestes, ils « décrochent ». L’érosion du pouvoir d’achat des retraités, «réelle ou ressentie», et les effets des «gilets jaunes», laissent craindre une décrue sensible en fin d’année.
> L’impôt à la source inquiète les associations
L’impôt à la source ne va rien arranger. Celles et ceux qui payaient par tiers provisionnels vont constater au mois le mois que leur revenu net diminue. Ceci risque de les pousser à suspendre des prélèvements automatiques qui leur donnent l’impression de pomper leurs ressources. Or, 1/5 des sommes versées par les donateurs les plus fidèles le sont par prélèvement automatique. Même si, à terme, cela ne change rien, le poids psychologique peut se révéler fort. Associations et fondations redoutent une décrue de 10 à 15 % des dons. « J’ai rarement vu le secteur aussi fébrile qu’en cette fin d’année», assure Antoine Vaccaro. « Pier re Siquier, le président de France Générosités tire la sonnette d’alarme depuis trois mois. »
? Une journée pour redresser la barre?
Ce « Giving Tuesday », premier du nom en France, permettra-t-il de corriger la courbe ? «C’est une manière de redonner de l’optimisme et de revivifier la générosité » ,estime le président du Cerphi. Il pense toutefois que plusieurs éditions seront nécessaires avant que l’opération ne s’installe vraiment. À travers, notamment, de nouvelles méthodes facilitant les dons.