Nice-Matin (Cannes)

Brexit: Theresa May appelle le Parlement à voter l’accord

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La Première ministre britanniqu­e Theresa May a appelé, hier, des députés britanniqu­es très sceptiques à soutenir l’accord de divorce obtenu avec l’Union européenne, le « meilleur » et « le seul possible », selon elle. Le vote aura lieu le 11 décembre. Un rejet serait « un retour à la case départ » qui « ouvrirait la porte à plus de divisions et d’incertitud­e », a-t-elle martelé, au lendemain du sommet européen qui a scellé l’accord entre le Royaume-Uni et ses 27 partenaire­s de l’UE après 17 mois de négociatio­ns difficiles.

« Un acte d’automutila­tion national »

Mais le chef du Parti travaillis­te, le principal parti d’opposition, a rétorqué avec virulence que l’accord était un « acte d’automutila­tion national ». « Cette assemblée n’a d’autre choix que de rejeter cet accord », a-t-il affirmé, alors que l’aval des députés est indispensa­ble à la mise en oeuvre de l’accord de retrait et de la déclaratio­n politique sur la future relation avec l’Union européenne. L’examen par les députés doit avoir lieu avant la pause parlementa­ire de fin d’année, qui commence le 21 décembre, et probableme­nt autour du 12 décembre. La tâche de Theresa May s’annonce plus que compliquée car elle ne dispose au parlement que d’une courte majorité absolue – d’une dizaine de voix – assurée par le soutien de son remuant petit allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP. Or le DUP a prévenu qu’il voterait contre, furieux du statut spécial accordé à l’Irlande du Nord dans l’accord afin d’éviter le retour à une frontière physique sur l’île d’Irlande. Sans compter les quelque 80 députés conservate­urs favorables à un Brexit qui couperait nettement les ponts avec l’UE, les députés écossais du parti indépendan­tiste SNP et les europhiles du petit parti des Libéraux-démocrates. Du côté des parlementa­ires partisans du Brexit, l’ex-chef de la diplomatie Boris Johnson, estime que l’accord est « un désastre » et une « humiliatio­n » pour le Royaume-Uni qui demeure « un Etat satellite » de l’UE. Faire approuver l’accord par le Parlement sera un «défi» , a reconnu dimanche le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, mais « beaucoup de choses peuvent changer dans les deux semaines à venir » ,at-il sagement souligné.

La presse anglaise mitigée

Le numéro deux du gouverneme­nt, David Lidington, fait quant à lui valoir que « si l’accord échoue, la réaction des entreprise­s et des marchés sera négative et il n’y a pas de garantie que nous trouverons une voie stable pour sortir de cette situation », dans un entretien avec le quotidien économique allemand Handelsbla­tt. La Première ministre avait réuni dans la matinée son gouverneme­nt pour resserrer les rangs, après que plusieurs ministres mécontents de l’accord ont démissionn­é récemment.

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Theresa May, hier au Parlement britanniqu­e. (Photo AFP)

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