Nice-Matin (Cannes)

Bertolucci : décès du dernier empereur du cinéma italien

- PH. D

Il était le dernier empereur du cinéma italien: Bernardo Bertolucci est mort, hier à Rome. Il avait 77 ans et souffrait depuis des années d’une maladie lourdement handicapan­te. Né à Parme le 16 mars 1941 au sein d’une famille aisée, Bertolucci avait eu la révélation du cinéma en voyant La Dolce Vita de Fellini. Devenu à son tour un réalisateu­r internatio­nalement acclamé, on lui doit notamment Le Dernier Empereur (9 Oscars en 1988), Little Buddha, Un Thé au Sahara, Le Conformist­e (avec J.-L. Trintignan­t) et la grande fresque historique 1900, dont Robert De Niro, Gérard Depardieu et Burt Lancaster se partagent l’affiche. Mais son nom reste surtout attaché à l’un des films les plus scandaleux du XXe siècle : Le Dernier tango à Paris avec Marlon Brando et Maria Schneider. Sa fameuse scène de sodomie avait provoqué l’interdicti­on du film à sa sortie en Italie en 1972 et Maria Schneider, à laquelle la scène avait été imposée, en avait été durablemen­t traumatisé­e. Le réalisateu­r ne s’en était excusé que très tardivemen­t. Cela ne l’avait pas empêché de connaître tous les honneurs. Il avait présidé le jury du 43e Festival de Cannes et reçu une Palme d’honneur en 2011. L’ancien président du Festival, Gilles Jacob, qui était devenu son ami, pleure « le maître des fresques et des frasques » : un homme « parfois ombrageux et exigeant en amitié » et un réalisateu­r dont l’ «oeuvre considérab­le » prend place « entre Louis Malle et Visconti ».

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Bernardo Bertolucci avait reçu une Palme d’honneur à Cannes en . (Photo A.B-J.)

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