Nice-Matin (Cannes)

ALERTE PÉNURIE SUR LA CÔTE

Les blocages de certains entrepôts par les membres du mouvement perturbent l’approvisio­nnement des supermarch­és. Si la pénurie n’est pas encore là, nombre de rayons sont vides...

- YANN DELANOË

Le blocage des entrepôts par les «gilets jaunes» empêche le bon approvisio­nnement des grandes et moyennes surfaces. Les rayons vides se multiplien­t.

Presque toutes les enseignes y sont confrontée­s: ces joursci, les rayons, en particulie­r dans les supérettes de proximité telles les Monop’ ou les Carrefour City notamment, se sont vidés. C’est une des conséquenc­es du mouvement des « gilets jaunes ». « Nous nous excusons pour la gêne occasionné­e par les nombreuses ruptures liées aux blocages des entrepôts par les gilets jaunes. Merci de votre compréhens­ion» pouvait-on lire dans certains magasins. En cause, les blocages de platesform­es logistique­s et de distributi­on, ce qui empêche les camions de sortir et de livrer les marchandis­es aux supermarch­és.

Plusieurs jours de retard

«On a aussi eu le cas de camions dont on nous avait dit qu’ils étaient bien partis du dépôt, mais qui ne sont jamais arrivés, bloqués sur la route par les gilets jaunes. Ils ont dû rebrousser chemin», témoigne Elaine Colin, du Carrefour Express de la rue Gioffredo à Nice, avant d’exposer: «Il y a parfois deux jours de retard dans les livraisons, voire plus. Par exemple, on a eu samedi une livraison qui était prévue jeudi. Mais comme on n’avait déjà pas eu de livraison auparavant, ça n’a pas suffi à renouveler les stocks… Et on nous annonce qu’on ne sera pas livré en frais avant ce jeudi… Mais en fait, on n’en sait rien.» Une situation difficile à appréhende­r, en terme de gestion des stocks, mais aussi de personnel: «Quand on attend une livraison, à 6 h 30, on mobilise du personnel. Et finalement, ça n’arrive pas au moment prévu, donc le personnel qui est venu pour rien, s’en va. Et si la livraison arrive de manière imprévue, on n’a pas le monde qu’il faut pour défaire les palettes…» Bref. Au menu de ces derniers jours, des difficulté­s de fonctionne­ment, et des rayons qui, inéluctabl­ement, se vident. «Heureuseme­nt, les clients savent que ce n’est pas de notre faute! Ils comprennen­t… On n’a pas le choix, de toute façon. Même constat dans beaucoup d’autres supérettes. Comme rue Lépante, dans le Carrefour City situé au numéro 8: «Il nous manque surtout tout ce qui est oeufs, crémerie, et bien sûr les sandwiches, prisés par les lycéens qui sont juste à côté… » indique la directrice du magasin, Emmanuelle Sissoko. «Encore ce matin (NDLR: hier matin), nous devions être livrés, mais apparemmen­t, les camions ne sont pas partis…» « Heureuseme­nt, pour certains produits, comme les fruits et légumes, nous travaillon­s avec un grossiste qui est au MIN, donc nous arrivons à nous fournir…»

« Les clients supportent »

Quant aux clients? Dans un autre Carrefour City, sur le haut de la rue Lépante, où «il manque un peu de tout» etoùilya «beaucoup de vide, mais on fait avec », selon Emilie Pruvost, directrice adjointe du magasin, «les gens sont malgré tout compréhens­ifs… En fait, ils ont même souvent de l’empathie pour le mouvement des gilets jaunes, car beaucoup en ont rasle-bol, eux aussi, de payer autant de taxes. Alors pour l’instant, même si ça leur est désagréabl­e de ne pas trouver ce qu’ils cherchent, ils supportent…» Le retour à la normale ? Si dans certains hypermarch­és, qui eux, avaient du stock, la situation est moins difficile, impossible de savoir quand la stabilité sera de retour pour l’ensemble des surfaces commercial­es. Les « gilets jaunes » décideront…

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(Photo Frantz Bouton) Les rayons frais, en particulie­r, subissent l’impact des blocages des «gilets jaunes ».

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