Nice-Matin (Cannes)

Du théâtre interactif pour lutter contre le sexisme...

En clôture de l’opération Touche pas à ma pote visant à dénoncer les violences faites aux femmes, des collégiens de La Fontonne, Fersen et Roustan ont foulé la scène d’Antibea

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Faut-il avoir peur de dire sa vérité, ses vérités sur le sexisme et les violences faites aux femmes ? «Non» répondent évidemment les élèves de 3e sollicités pour participer à la deuxième édition de Touche pas à ma pote au théâtre Antibea. Près de 350 jeunes des collèges d’Antibes et de Vallauris ont pu prendre part à des séances interactiv­es avec les comédiens de la troupe Entracte en présence de personnali­tés(1). Les adolescent­s ont pu échanger et dialoguer librement sur le thème des violences faites aux femmes. La police, présente aux débats, a, par ailleurs, indiqué aux jeunes qu’il était possible désormais de porter plainte en ligne par Internet. Les formulaire­s ont été simplifiés. Après des collégiens de la ville de Cannes (sept classes de 4e et 3e des collèges Capron, les Vallergues, Gerard-Philipe et les Mûriers) en fin de semaine dernière, c’était, hier, au tour des élèves de Fersen, de Roustan, de La Fontonne et de Picasso d’être réunis sur la scène d’Antibea. Anne Gaëlle Bauchet, directrice d’Alter Égaux, qui accompagne les organisati­ons dans la mise en place de l’égalité profession­nelle entre les femmes et les hommes, a ouvert les débats. La première saynète a mis en scène un père de famille macho, son épouse soumise et sa fille rebelle qui souhaitait devenir pompier. Le père ne fait rien à la maison, laissant sa femme et sa fille vaquer aux tâches ménagères sans aucune retenue. « Il faut changer tout cela. À vous de remplacer les comédiens et de jouer face à cet homme pour le convaincre de changer de mentalité », leur lance un animateur. Les collégiens jouent le jeu sans complexes se montrant très ferme pour expliquer qu’il ne doit plus y avoir aujourd’hui de sexisme dans la vie de tous les jours comme dans le travail. « Être là et agir comme vous le faites dans la citoyennet­é n’est pas un acte anodin. Je crois en vous comme en mes petits enfants », leur a lancé Dominique Czapski, le directeur du théâtre. Charles-Ange Ginesy, s’est déclaré « heureux que les mentalités aient changé depuis les jeunes années que j’ai passées au lycée Wilson-Audiberti. À l’époque ce phénomène de sexisme et de violences conjugales était insidieux, caché. On ne savait rien de la vie des autres. Nous devons maintenant dénoncer le sexisme avec force. » Pour Michelle Salucki, le maire de Vallauris, «il faut prendre en compte désormais cette violence qui peut germer à tout instant dans une tête un peu faible et qui ne peut pas se contrôler… »

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(Photo Sébastien Botella) Des saynètes proposées aux collégiens sur le thème du sexisme avec des vrais comédiens.
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