«Faire de la pédagogie à chaud est toujours délicat»
« Cette intervention est arrivée très tard. La pédagogie aurait dû précéder l’augmentation des taxes. Faire de la pédagogie à chaud est toujours délicat. Expliquer à des gens qui ont mal pourquoi ils ont mal, c’est bien, mais ils aimeraient surtout ne plus avoir mal. » Président de l’institut d’étude de l’opinion Elabe, Bernard Sananès voit les gilets jaunes «rester sur leur faim et ne pas percevoir les évolutions concrètes dans les annonces faites». « Le message était un peu dilué et quand vous avez, comme Macron actuellement, une image structurée négativement, il est difficile de la modifier et de faire bouger les lignes. » A travers la «porte à sur le dialogue», moitié ouverte
Bernard Sananès entrevoit la tentation du chef de l’Etat d’enfoncer un coin dans «le manque de structuration des gilets jaunes, qui auront du mal à parler d’une seule voix». « Leur évolution va être compliquée. L’organisation qu’ils ont mise en place a déjà été contestée, certains réclamant la poursuite d’un mouvement très horizontal. Ils risquent de connaître (Photo N.-M.) des jours moins faciles. Leur
enjeu est de recréer une dynamique, qui s’est effritée ces derniers jours. Toute la question étant de savoir s’ils seront portés par une force de contestation amplifiée après le discours d’Emmanuel Macron.»