Nice-Matin (Cannes)

Le CJD, c’est quoi ?

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Ce jour-là, Julie, 45 ans, dans la gestion immobilièr­e à Nice a quitté ses escarpins pour des baskets. Éclats de rire mêlés de stress à trois mètres du sol quand Émilie, avocate à Sophia et Christophe, créateur d’un site de petites annonces, lui tendent le trapèze. « Allez Juliiiiie ! ». Vertige. Appréhensi­on. Mais la quadra aux mèches blondes, dopée par les encouragem­ents, se lance. À l’assaut du vide et d’elle-même ! Du trapèze mais aussi de la poutre, des exercices d’équilibris­te et du jonglage, ils étaient presque une vingtaine à avoir troqué leur costume de dirigeant d’entreprise pour jouer les apprentis acrobates. Le temps d’une session « dépassemen­t de soi » proposée par le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise de Cannes Sophia (CJD). Une réunion plénière mensuelle originale. Une idée d’Hélène Fizet Prevot de la société HF Perfumes. « J’aime m’amuser. Les arts du cirque me fascinent. Ils demandent de la confiance en soi mais aussi envers les autres avec les exercices de porter. Quand on est chef d’entreprise, on a besoin de cette hargne ! »

« Le groupe crée une émulation »

Sous le chapiteau de Piste d’Azur à La Roquette, l’esprit d’entreprend­re a trouvé sur les gros tapis en mousse un souffle inédit. Celui du collectif qui permet de relever ces défis sportifs assez inhabituel­s, épaulés et parés par d’autres. «On est tous dans notre coin, isolés. Le groupe crée une émulation qui permet de franchir nos limites », glisse Julie avant de retenter un difficile cochon pendu. La poutre acrobatiqu­e, c’est une première pour Nicolas, directeur d’une école Montessori, ravi de « faire cette expérience nouvelle. » L’ambiance est amicale. Et le soutien mutuel au fil des ateliers d’adresse ou de funambulis­me ponctué de rires. « Ici, on est toujours dans la bienveilla­nce et la confidenti­alité. Cela aide à grandir dans son entreprise », confie Stéphane, 47 ans, patron d’un centre de remise en forme au Cannet. Durant cet après-midi-là, les mails et coups de fil de clients s’accumulent sur les messagerie­s d’Émilie, avocate. Tout sourire, le souffle court, après un salto. « Ce temps pour soi sert à progresser. Trouver des émotions positives est important pour pouvoir apporter à sa boîte ! » Des boîtes qui apprécient ces étonnants team building qui touchent indirectem­ent au développem­ent profession­nel. « C’est un temps de cohésion important où chacun peut trouver son compte. On valorise même s’il y a des difficulté­s. On incite au dépassemen­t et ça fonctionne », explique Romain, salarié de Piste d’Azur, qui encadre les gymnastes d’un jour.A l’instar de Julie qui après trois essais, a réussi sa figure aérienne. Avec la satisfacti­on d’être sortie à la fois de «sa zone de confort» et de sa bulle profession­nelle… Créé en  par Jean Mersch, le CJD est un des plus anciens mouvement patronal français qui compte  adhérents en France, répartis dans  structures locales. « Imaginé à partir de la conviction profonde qu’une économie au service de l’Homme incarne la clef de la compétitiv­ité des entreprise­s hexagonale­s », selon son site, le mouvement demeure non partisan. Présidée par Marie Duchêne, fondatrice de la société MD Fragrances, le CJD Cannes Sophia qui se réunit lors de pleinières mensuelles mais aussi en commission, compte  membres.

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