Fin annoncée des Bouchons d’Amour
La fontaine des Dominicains Les fontaines sont encore nombreuses, disséminées au coeur du centre historique. Il en existe plus de soixante-dix. Édifiées au XIXe s. par la municipalité, elles furent longtemps utilisées par les riverains. L’eau courante ne parvient à tous les étages qu’au début des années . Un ou deux points d’eau existent dans chaque rue de la ville, en fonction du nombre d’habitants. Chaque monument présente une architecture particulière. La plupart du temps adossées en raison de l’étroitesse des ruelles et de la densification du parcellaire urbain, ces fontaines offrent des symboles artistiques récurrents. Celle sise à la croisée des rues Ossola, Amiral de Grasse et Marcel Journet est décorée par deux pilastres, une corniche et une coquille Saint-Jacques, sur le fronton. La vasque en pierre de taille reçoit l’eau qui s’écoule par de becs. Pour l’anecdote, ce point d’eau fut à l’origine, d’une manifestation générale de protestation, lorsque la municipalité, dans les années , envisagea de la supprimer. Le 19e chargement opéré par l’association Bouchons d’Amour, à son dépôt situé à proximité du cimetière des Roumiguières, a été effectué avec l’aide des services techniques de la ville de Pégomas. Direction l’usine de recyclage en Belgique, qui les transformera en palettes industrielles. Ce sera l’avant dernier... Le responsable de l’antenne Ouest du département depuis 2005, Philippe Piat, a décidé de jeter l’éponge. L’antenne va fermer. « Il y a un souci avec le tri des bouchons », s’explique-t-il. « La qualité des bouchons a changé, nous obligeant à effectuer un tri manuel énorme. Pour ce chargement nous avons passé 850 heures à trois pour 8 tonnes. Un mois de labeur harassant et insupportable. On ne fait que ça ! »
Manque de reconnaissance
Le chargement rapportera 4 140 euros qui seront, en totalité, utilisés à l’achat de matériel pour les personnes handicapées, l’objet de l’association. Là encore, Philippe Piat dénonce d’autres problèmes : « On manque de volontaires pour aider à la collecte et au tri. Nous ne sommes que cinq dont seulement deux à temps plein. En plus des “mauvais bouchons” à trier, on récupère des mélanges de piles, d’ampoules, auprès des sites de collecte. C’est ingérable. » L’an dernier, il a parcouru 7 500 kilomètres pour ses collectes. Il s’use. Et, la goutte d’eau, la frustration de trop, est peut-être le manque de reconnaissance qu’il ressent : « On donne de l’argent aux associations et elles sont rarement reconnaissantes. Récemment on a remis 3 000 euros pour l’achat d’un fauteuil, et on n’a pas reçu un mot de remerciement. » Trop, c’est décidément trop...