Ginésy : « On nous a fait venir à Paris pour rien »
« Je ne sais pas pourquoi on nous a fait venir à Paris, puisque c’était pour ne rien nous dire ! » Charles-Ange Ginésy est sorti frustré et un brin agacé de son entrevue avec Jacqueline Gourault, hier soir au ministère de la Cohésion des territoires. En compagnie de Jean-Luc Gleyze, président de la Gironde, et Georges Meric, président de la Haute-Garonne, le patron du conseil départemental des AlpesMaritimes y avait été convié à une réunion au sujet des fusions envisagées entre les départements cités et les métropoles de Bordeaux, Toulouse et Nice. Mardi, Jacqueline Gourault avait au préalable reçu Alain Juppé, Jean-Luc Moudenc et Christian Estrosi, les responsables desdites métropoles. Le maire de Nice lui avait, à cette occasion, redit sa volonté de voir les présidents des départements concernés consultés et associés à toute éventuelle réforme.
« Dans le flou »
Associés, les intéressés l’ont donc été hier, mais sans être plus avancés pour autant. « Nous sommes dans le flou le plus total, nous n’en savons pas plus sur les intentions du gouvernement », a regretté Charles-Ange Ginésy à sa sortie du ministère. A tout le moins a-t-il pu rappeler à la ministre son hostilité déterminée à toute disparition ou émiettement du Département, « la collectivité de la solidarité humaine et territoriale par excellence». Il lui a aussi fait valoir que les intercommunalités et communes des Alpes-Maritimes votent actuellement, en nombre, des motions de soutien au Département. Déjà confronté au conflit des « gilets jaunes », le gouvernement veut-il éviter de se lester d’un nouveau boulet avec un projet de recomposition largement contesté avant même d’être ficelé ? Charles-Ange Ginésy aimerait le croire. Mais il est loin d’être rassuré pour l’instant.