Le départ d’un proche de Mélenchon provoque une crise à LFI
Le départ d’un proche de Jean-Luc Mélenchon, Djordje Kuzmanovic, assorti d’un grand déballage sur le « manque profond de démocratie » dans une France insoumise « aux mains d’un petit groupe de nouveaux apparatchiks », fait éclater au grand jour les tensions qui agitent le mouvement. Les dissensions s’accumulaient en interne depuis six mois, et une première vague de départs avait eu lieu à l’été. Mais une seconde crise, plus violente, a éclaté, hier, avec la tribune abrasive dans Marianne par laquelle Djordje Kuzmanovic, qui a corédigé le programme de LFI en matière internationale, annonce et justifie pourquoi il quitte le camp mélenchoniste. «Ras-le-bol des médias qui nous grillent la moitié de notre temps de parole à nous faire commenter les déclarations personnelles de tel ou tel des 500 000 insoumis», s’est borné à commenter Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. M. Kuzmanovic connaît pourtant Jean-Luc Mélenchon depuis 2005. Il est le tenant d’une ligne associant «souverainisme», défense stricte de la laïcité et héritage social de Jean Jaurès. Sa volonté « d’assécher les flux migratoires » avait provoqué la controverse à gauche en septembre. La goutte d’eau, pour lui, a été son éviction signifiée en début de semaine de la liste LFI pour les élections européennes de mai, a-t-il expliqué. Plusieurs avant lui, tels l’économiste Liêm HoangNgoc et le Collectif des insoumis démocrates (CID), avaient pointé la mainmise d’un cercle autour de JeanLuc Mélenchon. Mais c’est en réalité « la vaste majorité des militants et des responsables régionaux», selon Djordje Kuzmanovic.