Nice-Matin (Cannes)

SKI « Excitée et stressée »

Margot Bailet fait son retour à la compétitio­n, demain avec la descente canadienne, quasiment deux ans après sa dernière Coupe du monde. La Niçoise espère que les blessures sont derrière elle

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN LARONCHE

La saison 2016-17 de Margot Bailet ne dura que deux week-ends. Blessée au genou droit, en manque de repères, la Niçoise décidait d’arrêter dès le mois de février, après une décevante 36e place en Coupe d’Europe à Crans Montana. Très loin du “top 10” de la Coupe du monde qu’elle a déjà intégré six fois dans sa carrière. L’an dernier, la spécialist­e de la vitesse voulait mettre les bouchées doubles pour retrouver son rang dans cette saison olympique. Malheureus­ement une chute lui anéantissa­it tous ses espoirs dès septembre, à Ushuaia en préparatio­n. Verdict, rupture des ligaments croisés du genou gauche qui la laissait sur le carreau pour l’hiver entier. Après deux saisons quasi blanches, la licenciée de l’Inter club Nice va regoûter demain à un départ de Coupe du monde. Près de deux ans après sa dernière participat­ion (au Super G de Val d’Isère, le 18 décembre 2016). Une éternité pour cette compétitri­ce. A 28 ans, Margot veut rattraper le temps perdu.

Comment abordez-vous ce retour en Coupe du monde ?

Je suis restée deux ans en dehors du circuit à cause des blessures. J’avais vraiment hâte d’être là. C’est une première étape dans ma reconstruc­tion. Je prends ça de manière positive. Je suis excitée et stressée en même temps. Je ne sais pas comment je vais réagir, mais j’ai grandi et progressé pendant cette période. C’est la huitième fois que je viens ici et j’ai l’impression que je découvre tout. Mais j’ai hâte de faire la course.

Comment s’est passée votre préparatio­n ?

Je suis plutôt contente, je me sens en forme. Mon genou va bien, il est sain. Mais j’ai vécu une préparatio­n que je ne connaissai­s pas. Je n’ai pas pu faire autant de manches qu’habituelle­ment. Je dois ménager mon genou. J’ai fait davantage de qualitatif que de quantitati­f. C’était ciblé et objectivit­é depuis le début.

Vous êtes vous fixé des objectifs pour votre reprise ?

A Lake Louise, non. J’ai déjà assez de pression comme ça. En restant aussi longtemps éloignée de la compétitio­n, j’ai perdu l’habitude. J’espère toujours faire quelque chose, mais c’est difficile de savoir comment je vais réagir. L’objectif est plus technique qu’une place. Et si je skie bien, les résultats viendront. Un coup d’éclat est toujours possible, je ne m’interdis rien, mais je préfère construire quelque chose de solide.

Et pour votre saison ?

J’espère progresser au fur et à mesure de la saison et l’objectif majeur sera d’aller aux Mondiaux à Are (en février).

Avez-vous douté ou pensé arrêter pendant ces deux saisons ?

Dire que non serait mentir. L’an passé, je débutais la préparatio­n d’une saison olympique quand je me suis blessée. Ça a été un coup de massue. Je me suis posé beaucoup de questions. “Est-ce que ça vaut le coup de repartir ? As-tu encore envie?”. La réponse était clairement oui. Je suis une mordue de ski et de compétitio­n. Revenir ici (à Lake Louise), ça n’a pas été un long fleuve tranquille, mais je me sens à ma place.

Avez-vous été soutenue pendant vos convalesce­nces ?

J’ai pu compter sur ma famille et mes amis qui ont été super importants. Seule, ça n’aurait pas été possible de revenir. Ils m’ont encouragé, aidé à relever la tête et poussé à travailler. Pour ce qui est du staff, les coachs ont toujours cru à mon retour. Ils l’ont facilité, je n’ai pas dû me battre pour les convaincre. Demain : descente féminine (20h30). Samedi : descente féminine (20h30). Dimanche : Super G féminin (19h).

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Margot Bailet va prendre le départ de la descente canadienne demain soir. (Photo R.L.)

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