Nice-Matin (Cannes)

«À terme, prévenir le diabète de type  »

- PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

quatre mois un essai double aveugle, avec « notre » molécule, le Gaba. Il s’agit dans un premier temps de fournir la preuve de concept – autrement dit de confirmer que la molécule est efficace et de déterminer la dose optimale pour obtenir les effets. Participe à cette première phase, une centaine de patients diabétique­s de type , tous recrutés au Danemark. Mais, si les résultats sont positifs – on le saura fin   – l’essai sera étendu ; il inclura alors des milliers de malades à travers le monde.

Faudra-t-il attendre encore des années pour voir ce complément arriver sur le marché ?

Non, si ça fonctionne, cela pourrait potentiell­ement être assez rapide, dans la mesure où le GABA est utilisé depuis très longtemps pour augmenter la masse musculaire et comme anxiolytiq­ue. Son absence de toxicité devrait permettre un essai très accéléré.

À côté de votre activité de conseil pour ces essais, vous poursuivez vos recherches sur le diabète.

Effectivem­ent. Nous essayons de déterminer quels sont les gènes d’intérêt pour le traitement du diabète. C’est dans cet objectif que nous avons testé des milliers de gènes, jusqu’à la mise en évidence d’un certain gène qui semble crucial dans l’absorption du glucose (et donc le développem­ent du diabète) et qui pourrait être ciblé par des médicament­s.

Pouvez-vous préciser ces recherches ?

Elles ont été réalisées sur des modèles de diabète chez la souris que nous avons mis au point. Le premier reproduit le diabète de type . En utilisant de la streptozot­ocine à forte dose, on détruit les cellules produisant l’insuline, ce qui a pour effet d’augmenter la glycémie, jusqu’à provoquer le décès. Le second reproduit le diabète de type , classiquem­ent associé à la malbouffe, et qui conduit au développem­ent d’une résistance à l’insuline. Ce modèle est obtenu en proposant à l’animal un régime très riche en graisses et en sucres, qui va lui faire prendre du poids et de la masse grasse. Si on modifie génétiquem­ent ces deux types de souris (en supprimant le gène qui nous diminue la sécrétion des enzymes digestives. Or pour être absorbé, le glucose qui est contenu dans des molécules complexes doit être coupé par ces enzymes. Si ce n’est pas le cas, ces molécules sont excrétées, ce qui limite alors l’apport glucidique.

Quelles perspectiv­es ?

A terme de développer une solution médicament­euse qui permettrai­t de prévenir le diabète de type .

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Patrick Collombat et une partie de son équipe à l’Institut de biologie de Valrose. (Photo N.C.)

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