Manifs des «gilets jaunes» : onze gardés à vue hier soir
Près de 24 heures après les violences commises samedi en marge des manifestations des « gilets jaunes » dans les Alpes-Maritimes, onze personnes étaient toujours hier soir en garde à vue. Selon nos informations, quinze interpellations ont été menées samedi dans le département. Et ce, sur deux points principaux : la promenade des Anglais, devant le parc Phoenix à Nice et l’entrée de l’A8 à Antibes, au rond-point de Provence. Deux ressorts judiciaires différents (Grasse et Nice) sont donc saisis. En ce qui concerne Nice, selon le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, onze personnes ont fait l’objet de poursuites. Quatre se trouvaient toujours en garde à vue hiersoir. Les autres ont été entendus dans le cadre du délit de « non-dispersion d’une manifestation après sommation ». Un délit qui ne peut, selon le procureur de la République de Nice, donner lieu ni à un déferrement, ni à une comparution immédiate. Ils seront donc convoqués ultérieurement devant un tribunal correctionnel. Selon l’article 431-4 du code pénal, ils encourent un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Les quatre qui restent en garde à vue à Nice sont poursuivis pour ce motif, mais aussi pour des faits d’outrage et de rébellion caractérisée. À Grasse, Thierry Bonifay, procureur adjoint de la République indique que, hier à 18 heures, sept personnes étaient toujours en garde à vue. Les prévenus sont âgés de 17 à 25 ans. « On leur reproche des jets de pierres sur les policiers, mais aussi d’avoir renversé une voiture de police ainsi que des feux de poubelles. » Thierry Bonifay devait prendre une décision dans la soirée de dimanche pour certains des prévenus : prolongation de garde à vue ou relaxe. Pour les autorités judiciaires, la difficulté est désormais de réunir des charges suffisantes contre les différents individus pour pouvoir les poursuivre. Certains pourraient faire l’objet d’une comparution immédiate dès aujourd’hui.