Nice-Matin (Cannes)

Transforma­tion numérique, Club Eco

Comment nos entreprise­s opèrent-elles leur transforma­tion numérique ? Au-delà des apports technologi­ques, elle offre l’opportunit­é de remettre l’humain au coeur du système

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE ET KARINE WENGER

Le numérique est l’affaire de tous. Des TPE et PME autant que des startups et grands groupes. L’inscrire dans sa stratégie permet d’améliorer ses performanc­es, tout en valorisant la mission de l’homme dans l’entreprise. Tel est le message porté par l’UPE06 en plaçant la transforma­tion numérique au coeur des Entreprena­riales 2018. Jeudi, au terme de ce salon dédié aux dirigeants du 06, l’objectif était que les visiteurs aient mesuré tout ce que peuvent apporter ces mutations stratégiqu­es. Le Club Eco de NiceMatin en a profité pour se réinterrog­er. Avec pour grands témoins Jean-Michel Treille, fondateur de Gapset et auteur de La Révolution numérique, réinventon­s l’avenir, paru chez Ovadia et Sébastien Sauvageot, associé chez PwC.

Où en est-on de la Révolution numérique ? Jean-Michel Treille.

Elle a connu trois mouvements principaux. La microélect­ronique des années , période où les multinatio­nales et politiques libérales ont mené la danse. Puis le développem­ent d’Internet des années  où les sociétés du web ont fait du recyclage des données un élément clé de la consommati­on de masse. Et, enfin, les robots et objets connectés qui, aujourd’hui, entrent dans la sphère privée et entreprise­s de toutes tailles. Ce mouvement va s’amplifier avec les grands systèmes numérisés de la ville intelligen­te. Il est dynamique et continu. Depuis , la richesse mondiale s’est multipliée par sept.

Le modèle a-t-il ses travers ?

Le modèle économique global s’est imposé par les grandes firmes, avec les mêmes méthodes et logiciels. Les administra­tions elles-mêmes sont obligées d’être compétitiv­es, pour attirer les investisse­urs.  % de l’effectif de notre industrie dépend de sociétés dont la gouvernanc­e n’est pas française.

Et d’un point de vue humain ? Sébastien Sauvageot. Sans

minimiser l’impact du numérique sur la disparitio­n d’emplois, dans l’entreprise, on constate aussi que la transforma­tion digitale permet de revalorise­r le collaborat­eur. C’est une vraie opportunit­é pour redonner du sens à sa mission. On est dans un schéma où les jeunes talents sur le marché sont en quête d’actions positives. Leur impact dans l’atteinte des objectifs stratégiqu­es est central.

Avec le numérique, le choix, c’est agir ou subir ?

Agir se traduit dans les résultats de l’entreprise. On peut le faire de la relation client au service de paie. Le numérique apporte des outils qui modifient profondéme­nt la chaîne des actions à réaliser. Le temps gagné à certaines tâches peut être mis à profit pour autre chose.

Qui cette transforma­tion touchet-elle ?

La transforma­tion numérique est un chemin long et permanent, mais elle a un lien partout. Dans la production de miel pour sécuriser l’approvisio­nnement et répondre aux critères d’achat des clients comme dans le monde des alarmes passées du filaire au pilotage sur smartphone. L’entreprise de miel, une PME familiale  % française, est passée de  M€ àM €.

Quelles clés utiliser ? J’en vois deux. L’innovation produit et repenser l’organisati­on en mettant l’homme au centre de la décision.

Comment réinventer l’avenir avec le numérique ? Jean-Michel Treille.

L’entreprise est un système complexe. La penser uniquement en cybernétiq­ue est une erreur. Le modèle du tout automatisé entraîne beaucoup de dégâts. Surtout humains. Il est préférable de penser l’entreprise en centre de responsabi­lités, où chacun connaît les moyens dont ils disposent et s’engage sur les contributi­ons qu’il apporte à l’ensemble. Ça aboutit à la décentrali­sation des systèmes d’informatio­n. L’informatio­n est le troisième pouvoir qui peut rééquilibr­er le capital et le travail. L’avenir est à l’entreprise à mission. On a tous les outils pour s’y préparer. La vraie question est celle de la formation et de l’accompagne­ment.

 ??  ?? Bruno Valentin (UPE), Jean-Michel Treille (Gapset) et Sébastien Sauvageot (PwC pour les entreprene­urs). (Photos Franz Chavaroche)
Bruno Valentin (UPE), Jean-Michel Treille (Gapset) et Sébastien Sauvageot (PwC pour les entreprene­urs). (Photos Franz Chavaroche)

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