JUSTICE Huit mois de prison pour le « gilet jaune » violent
« On a ramassé, comme on dit de manière triviale dans notre profession ! » C’est ainsi que s’exprime un CRS venu témoigner devant le tribunal de Grasse pour relater les violences qu’il a subi avec ses collègues, le 1er décembre, à la barrière de péage d’Antibes. Après des sommations pour dégager l’accès à l’A8 où s’étaient réunis de nombreux « gilets jaunes » c’est une pluie de pierres, de canettes remplies d’huile de vidange et autres objets divers qui s’est abattue sur les forces de l’ordre. Celles-ci ripostent par des jets de grenades lacrymogène. Mais des individus qui n’entendaient pas être dispersés redoublent de violence. Parmi eux, Alexis, 42 ans, natif de Neuilly-sur-Seine. Ce salarié qui ne possède pas de casier judiciaire, réside à Antibes et travaille en intérim. Il est identifié sur les photos et des vidéos. Hier, en comparution immédiate, le président Pierre Kuentz demande au prévenu de s’expliquer : « On vous a même vu baisser votre pantalon et exhiber votre arrière-train.» L’homme se confond en excuses soulignant être « très alcoolisé. Je suis mal, je ne sais pas quoi dire, c’est inexcusable surtout envers les forces de police qui sont là pour nous protéger. » Pourtant usant de son parapluie pour parer aux jets de grenades lacrymogène, il assène de violents coups sur le tête d’un autre CRS qui témoigne : «Heureusement que nous étions casqués, en plusieurs années de carrière je n’avais jamais vu un tel acharnement.» Le procureur de la République, Marie-Nina Valli, décrit le degré d’extrême violence atteint ce jour-là. « Les vidéos sont insupportables, ce sont des faits d’une lâcheté inexcusable.» Elle requiert 18 mois de prison dont dix avec sursis et mandat de dépôt. A la défense, Me Yasmina Sansoe reconnaît qu’Alexis s’est laissé emporter par deux éléments favorisant le passage à l’acte: l’alcool et un effet d’entraînement. «Il reconnaît les faits, il ne minimise pas sa responsabilité. » Dans son délibéré le tribunal condamnera Alexis à 8 mois de prison avec mandat de dépôt.