Pour le fisc, il n’y a pas de petit profit...
Philippe Buerch : « LREM ne doit pas être une start-up »
« Je félicite @StanGuerini pour son élection à la tête de #LaREM et l’appelle à faire en sorte que dans les départements revienne une organisation plus démocratique et ouverte davantage tournée vers des relais d’expérience. La politique ne s’improvise pas. #stop à l’inexpérience. » Ce tweet est l’oeuvre de Philippe Buerch, ex-candidat LREM aux législatives à Cannes, qui se réjouit donc de l’élection, samedi, du député Stanislas Guerini au poste de délégué général de son mouvement. Mais qui a des choses à rajouter... « La REM dans le comme dans de nombreux départements, est inexistante politiquement, constate le notaire marcheur. Le débat se résume au face à face entre Estrosi et Ciotti. Le choix de ne pas associer des hommes et des femmes d’expérience, engagés depuis longtemps dans des combats politiques de terrain, et de n’avoir associé que des techniciens non élus est une erreur majeure. « Il faut reprendre de a à z l’organisation de ce mouvement dans les départements et cesser de penser que des webmasters peuvent gérer un mouvement politique naissant. LREM ne doit pas être une start-up, ni le pays d’ailleurs. Les députés savent depuis longtemps que l’organisation est défaillante mais se taisent par peur de représailles. « S’il faut se féliciter que la société civile ait pu accéder aux commandes du Parlement et du gouvernement, il nous faut aussi des hommes et des femmes d’expérience et engagés, passionnés par la politique depuis la première heure, ayant le don d’euxmêmes pour les autres, pour les Françaises et les Français. On en vient à regretter des personnalités, tels que Seguin, Badinter, Veil, Mitterrand, Chirac. « Elle est aussi là, l’erreur à corriger. À défaut de relais politiques, ce sera la mort d’En Marche et le chaos dans le pays. Dans le , l’organisation est piètre, exclusive des hommes et des femmes d’expérience, à l’exemple de celles et ceux qui ont mené le combat des législatives. Je le dis : la verticalité n’a que trop duré et le centralisme est mort. Il faut réécouter les territoires, tendre la main à ceux qui sont dans la difficulté du quotidien. En Marche doit participer à la reconstruction et appeler le gouvernement à des états généraux de la France de demain. Le signal des gilets jaunes est très grave. Bien au-delà des groupuscules d’extrême droite ou d’extrême gauche, c’est le signal de la colère d’un pays face à des crises majeures : celles de l’insécurité, des flux migratoires, de la transition énergétiques, de la peur des radicalismes, du pouvoir d’achat et d’une fiscalité asphyxiante à laquelle Pour qui goûte le spectacle politique, il y avait deux « représentations » à ne pas louper jeudi dernier, dans les assemblées communales : l’une à Peymeinade, l’autre à Mougins. Pourquoi ? Parce que dans ces deux communes, comme on a pu le lire dans ces colonnes, des dissidences se sont fait jour ces derniers temps dans la majorité. Et les abcès devaient être crevés ce jeudi-là. À l’ouest de Grasse (notre édition du er décembre), le conseil a viré vinaigre. L’opposition, au sens large du terme, a pris le pouvoir et le maire, Gérard Delhomez, se retrouve donc les deux pieds pris dans un véritable sac de noeuds.
« Transparence et vérité » À Mougins, rien de semblable. Galy conserve la mainmise sur la majorité, même s’il a dû faire face, l’autre soir, à quelques vents contraires. Françoise Duhalde-Guignard, démissionnaire de ses fonctions comme deux autres de ses collègues (Christian Rejou et Joëlle FolantGioanni), a ainsi donné le ton de ce débat : « Nous ne souhaitons plus, nous ne voulons plus cautionner des projets immobiliers, sportifs et autres qui nous semblent démesurés pour Mougins, a-t-elle réitéré pour justifier une décision difficile à prendre. » Le reproche majeur adressé au maire a été délivré sans fard : «Ces projets nous paraissent contraires à l’intérêt général, bien souvent ils n’ont pas fait l’objet d’études préalables quant à leur impact sur la circulation et ne prennent pas en compte l’ensemble des besoins en équipements publics. » Rien de personnel donc ? « Toutes ces années passées, a insisté l’ancienne adjointe aux finances, nous avons montré et démontré notre loyauté. Malheureusement, aujourd’hui, ce qui nous sépare est supérieur à ce qui nous rassemble. Nous ne tournons pas le dos aux engagements pris devant les Mouginois. Nous restons simplement fidèles à l’esprit qui nous animait lors de la campagne de . Nous voulons défendre notre territoire dans l’intérêt de nos concitoyens, contre une urbanisation que nous jugeons
les Français ne consentent plus. Le Président ne peut plus rester impavide et doit entendre ce cri. Il s’agit de notre avenir et celui de nos enfants. »
Pour Erick Elbaz, « trop de bâti évince le social »
À l’approche de Noël, Erick Elbaz, référent du mouvement Agir, se penche sur le sort des plus démunis... « Quand les Mickey et les nounours s’illuminent à Cannes, c’est aussi la moitié des Cannois et des Boccassiens qui vivent dans l’obscurité, en dessous du seuil de pauvreté !, analyse-t-il. Refaire les trottoirs, les façades, les places ne donnera pas le gîte et le couvert à tous ces démunis. Des millions sont investis pour rendre Cannes plus jolie et nous faire oublier la misère qui nous entoure. Mais demandez aux commerçants de La Bocca si ce Noël va être le plus beau de leur vie ? Demandez à tous les jeunes en manque de reconnaissance, de excessive. Nous vous avons alerté à de multiples occasions, mais vous avez ignoré notre avis. » Et à ses yeux, il n’a pas fait que cela, le maire... « Vous avez eu à notre égard des propos injurieux. Nous ne sommes ni inconsistants, ni inconstants, ni incohérents. Nos ego ne sont pas surchauffés. Au contraire, nous sommes cohérents et avons mis nos positions en accord avec nos convictions. Désormais, nous formons un groupe d’expression indépendant au sein du conseil municipal. Nous pourrons ainsi voter les délibérations en notre âme et conscience. Le but de ce groupe est simple : protéger Mougins et servir les Mouginois. Son nom est limpide : “Transparence et vérité”. »
Galy : « Votre jugement est injuste » Voilà. Pas de quoi affoler un cheval, mais quand même... C’est qu’à Mougins, on nous avait plutôt accoutumés à la bienséance qu’aux échanges trempés dans l’acide. Richard Galy a certes « regretté ces démissions, car, a-t-il dit, nous avons partagé une amitié et des convictions communes. » Mais il n’a pas manqué de s’interroger précisément, sur la « fidélité » à ces convictions dont Françoise Duhalde a fait état : « Sont-elles celles qui s’expriment
travail, de loisirs, si les trois aménagements sportifs à Boccacabana ont changé radicalement leur vie ? Demandez aux familles si la réhabilitation des squares leur a donné de quoi s’habiller, se chauffer et se nourrir ? Demandez aux retraités cannois, pas ceux qui possèdent une résidence secondaire ici, mais ceux qui péniblement doivent commencer à calculer le du mois, s’il faut éteindre le chauffage ou diminuer les légumes dans la soupe ! Certes, admet-il, tout n’est pas de la responsabilité de la Ville. Mais quand le maire préfère investir dans les travaux publics plutôt que dans le social, c’est toute une partie de notre population qui est oubliée ! Faire des économies et réduire notre dette a des limites et ne doit pas se faire au détriment de l’Humain. Savoir redistribuer les économies réalisées, c’est aussi cela que nous attendons d’un maire ! Le plus beau des cadeaux de Noël que celui-ci pourrait nous faire serait peut-être enfin d’être à l’écoute de tous les Cannois et d’améliorer leur quotidien sur le long terme, et non lors d’un goûter ou d’une manifestation occasionnelle qui ne servent qu’à le valoriser lui-même ! » maintenant ou celles que vous aviez exprimées avant, et sur lesquelles nous avons été élus. Lorsqu’on a fait équipe en , et , on avait présenté un programme précis avec les aspects d’urbanisme dont vous parlez, notamment le projet Diagana. Donc, on a du mal à comprendre. À moins qu’il y ait d’autres raisons... » Galy insiste : « J’ai un sentiment profond de la charge qui nous a été confiée par la population et cette mission pour moi est sacrée. On ne fait qu’appliquer ce qui figure dans le programme. Et, concernant l’urbanisme, je pense que vous vous trompez. Votre jugement est injuste, car les chiffres démontrent exactement le contraire. » Allez, on passe sur les détails du débat, les développements du maire sur « la nécessité de loger des jeunes actifs. » Pour aller tout droit à cette affirmation qui a un mis un terme aux discussions : « On va continuer à respecter ce pour quoi la population nous a élus. » Dont acte. NDLR : trois nouveaux adjoints ont été élus à la majorité (moins les deux voix du groupe d’opposition de Jean-Jacques Bregeaut) en remplacement des démissionnaires. Il s’agit de Marie-Claudine Pellissier, Norbert Mencaglia et Michel Valiergue. « Finances publiques ou... comment racketter toujours plus!» Cette remarque, c’est l’une de nos fidèles lectrices qui nous l’adresse après avoir constaté sur l’avis de paiement de sa taxe foncière que, bien que s’étant acquittée de la somme dans les délais impartis, elle restait redevable d’un montant de... euros. Ben pourquoi ? « Tout simplement parce que j’ai payé par chèque. L’État a ainsi trouvé un moyen de nous piquer un peu plus de pognon. Et j’imagine bien que je ne suis pas la seule dans ce cas. Au bout du compte, ça doit représenter un joli pactole pour le fisc. Moi, bien sûr, je ne suis pas à euros près. Mais certains, oui. Et après, on s’étonne que l’exaspération monte dans le pays... » Et comme elle a de l’humour, notre lectrice qui habite Le Cannet, elle va régler la somme due... par chèque. Histoire de voir si le centre des impôts lui réclame à nouveau un « reste à payer ». Ce qui serait quand même un peu raide...