L’accès au dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens bloqué
Les « gilets jaunes » ont coupé, hier dans le Var, la seule route permettant aux camions-citernes de rejoindre le site. Ils sont déterminés à rester sur place aussi longtemps qu’il le faudra
Le dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens a été bloqué par des chariots de supermarché renversés sur la chaussée à 4 heures du matin hier, par les «gilets jaunes» au niveau du giratoire sur la RD7 à la hauteur des enseignes Grand Frais et Marie Blachère. Les camions-citernes, qui alimentent les Alpes-Maritimes et le Var, n’ont que cette route pour rejoindre le site industriel. Les manifestants ne sont pas mécontents du rapport de force que, par ce blocage, ils instaurent avec l’État.
Discussion calme avec le sous-préfet
Alors que les gendarmes viennent s’informer sur leurs intentions et sécuriser les lieux, en lien avec la police municipale de Pugetsur-Argens, l’adjoint au maire en charge de la sécurité vient à leur rencontre. Les «bloqueurs» demandent à rencontrer le sous-préfet de Draguignan, qui arrive à 8h30. La discussion est calme, apaisée. Les «gilets jaunes» exposent leurs multiples et hétéroclites revendications, que le représentant de l’État écoute (lire ci-dessous). Rapidement, le rond-point se retrouve embouteillé et le ralentissement se propage en amont pour tous ceux qui se dirigent vers Fréjus. Toute la journée, ce qui frappe, ce sont les coups de klaxons incessants, les «gilets jaunes» que les automobilistes et autres chauffeurs de poids lourds exposent sur leurs tableaux de bord, voire secouent à la fenêtre pour encourager ceux qui bloquent l’accès au dépôt pétrolier. C’est le cas de Norbert, un chauffeur routier de 59 ans, qui attend patiemment dans son camion, depuis 5 heures du matin. Ce salarié soutient le mouvement « comme tous mes collègues de la boîte, on est solidaires ». Et il s’en explique : « Tout augmente, mais les salaires ne suivent pas. Mon beau-fils de 31 ans a une maladie génétique, il ne peut plus travailler. Il touche 580 € par mois, vous trouvez ça normal ? Sa femme gagne le Smic, ils ont un enfant. Ils ont un loyer à payer, ils sont à découvert tous les mois. On ne peut plus continuer comme ça. Le président pousse le peuple à se révolter ».
La nuit sur place
Première conséquence de ce blocage, les automobilistes se sont rendus en nombre dans les stations-service, redoutant une pénurie de carburant dans les jours à venir. Hier soir, les «gilets jaunes» se sont installés pour la nuit, derrière un mur de pneus et de palettes mis en travers de la route, pour ralentir une éventuelle ouverture de cette voie par les forces de l’ordre.