Nice-Matin (Cannes)

AUTO Pourchaire, option allemand

Monté sur le podium du championna­t de France (3e) dès son baptême du feu en monoplace, l’espoir grassois Théo Pourchaire (15 ans) cochera la case F4 outre-Rhin, l’an prochain

- GIL LÉON

Pour lui, 2019, c’est déjà demain. Un mois et demi après avoir conclu sa première saison en monoplace sur la troisième marche du podium du championna­t de France F4, coiffant au passage la couronne de la catégorie Junior haut la main, Théo Pourchaire a tourné la page et entamé le chapitre suivant. « 2018, c’est fini », clame le petit prodige grassois dont les débuts au sein de la pépinière hexagonale, à 15 ans, ne sont pas passés inaperçus, loin s’en faut. « Bien sûr, j’aurais préféré terminer encore mieux, avec une victoire au Castellet lors de la finale. Malgré ma main endolorie (il souffrait d’une entorse du pouce gauche après un accrochage durant les essais libres, ndlr), on est passé tout près (2e de la course 1). Sur le coup, le dimanche soir, je ruminais ma déception. Aujourd’hui, avec un peu de recul, je me dis que j’ai donné le maximum. » Concernant la suite, il y avait une solution de facilité : rempiler en France pour décrocher un titre largement à sa portée. Option vite écartée. Si le prometteur ambassadeu­r de l’ASA Grasse cochera encore la case F4 la saison prochaine, ce ne sera plus dans son jardin mais outre-Rhin. Cap sur l’ADAC Formel 4 Germany ! Un autre monde où il enclencher­a la vitesse supérieure.

« Ça va beaucoup plus vite »

« En Allemagne, comme en Italie, les pilotes évoluent dans une équipe », détaille Théo. « Chacun travaille avec son ingénieur et ses mécanos. L’environnem­ent s’avère donc beaucoup plus profession­nel. Et puis là-bas, les F4 sont chaussées de pneus Pirelli et propulsées par un moteur Abarth 1400 turbo. Ça va beaucoup plus vite. Au Paul-Ricard, la différence, c’est environ 10 secondes au tour ! Soit à 2 secondes seulement d’une Formule Renault 2.0. » Autant dire que celui-ci va devoir intégrer pas mal de nouveaux paramètres. L’ancien champion de France de karting puissance 3 (Minime, Cadet, Junior) a d’ailleurs déjà pu mesurer l’écart. « Je viens d’accomplir quatre jours d’essais privés : deux sur le Nürburgrin­g, deux à Hockenheim. L’occasion de prendre de bonnes marques avec l’équipe US Racing CHRS. Une structure assez jeune, certes, mais qui figure déjà parmi les topteams. En 2018, elle a d’ailleurs remporté le titre. » Cette écurie basée près de Cologne abritait aussi le meilleur rookie, un certain David Schumacher, le fils de Ralf et neveu de Michael.

En lever de rideau du GP d’Allemagne

Toujours pensionnai­re de la FFSA Academy, au Mans, actuelleme­nt en classe de seconde, Théo a redécollé vers l’Allemagne hier matin afin de préparer l’échéance suivante. « Une séance de simulateur en prévision du test collectif programmé la semaine prochaine à Barcelone. En Catalogne, je pourrai vraiment jauger mon potentiel car il y aura pas mal de concurrent­s évoluant en Allemagne ou en Italie. Je poursuivra­i donc mon adaptation. L’équipe m’a bien accueilli. Chouette ambiance. Nous communiquo­ns en anglais. Et le travail ne manque pas. Par rapport à la F4 française, on a en effet le droit d’intervenir sur plein de réglages : hauteur de caisse, carrossage... » Ainsi, l’hiver s’annonce studieux. Quid du printemps et de l’été ? « Pour l’instant, j’ai peu d’informatio­ns sur le plateau, la concurrenc­e. En revanche, on connaît le calendrier. Nous roulerons à Hockenheim à deux reprises, dont une fois en lever de rideau du Grand Prix d’Allemagne de F1! Evidemment, le Nürburgrin­g accueille une manche. Et puis j’ai hâte de découvrir les autres circuits, surtout le Red Bull Ring et Zandvoort. » Si la marche est haute, nul doute que le porte-drapeau tricolore va tout mettre en oeuvre pour figurer à la pointe du combat. « J’espère continuer sur ma lancée », répond Théo Pourchaire quand on lui demande de préciser sa cible. « Finir encore dans le top 3, ce serait bien. Et devenir champion, ce serait très très bien ! »

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Après une première saison réussie, Théo Pourchaire (ici au Castellet) aurait pu rempiler en championna­t de France. Mais le Grassois préfère sortir de sa zone de confort pour enclencher la vitesse supérieure au volant d’une F allemande.
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(Photo Eric Damagnez)

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