Carlton : les salariés s’inquiètent pour l’avenir
Les salariés se sont relayés hier, entre 11 heures et 16 heures, devant l’entrée du 5 étoiles. Objectif de la manifestation : les conditions de travail et l’avenir de l’entreprise
Banderoles et mégaphones hier entre 11 heures et 16 heures devant l’entrée du Carlton. Les salariés ont souhaité manifester une nouvelle fois leurs inquiétudes quant à l’avenir en se relayant, à leur pause respective, sur les marches du 5 étoiles. Beaucoup de revendications à exprimer lors de ce rendez-vous. Des revendications qui pourraient se transformer, si elles n’étaient pas entendues, en une journée de grève.
Problème de congés payés
L’organisation des congés payés pour commencer ne convient pas aux salariés : « Après une saison éprouvante où le personnel s’est beaucoup donné et qui s’est soldée par un chiffre d’affaires supérieur à celui de l’an dernier, les salariés sont fatigués. Or, le gestionnaire, Qatari hospitality, impose les jours de congés payés en fonction de l’activité de l’établissement. Trois jours par ci, deux par là. Ce qui n’est vraiment pas confortable pour la vie de famille. Par ailleurs, ces repos changent tout le temps ce qui impacte également la vie privée de chacun. » Autre difficulté à vivre : les travaux à l’arrière du bâtiment: « Entre le bruit, la poussière et la perspective pour certains salariés de se retrouver à travailler en soussols, rien de bien positif là non plus… » Travaux et conditions de travail
Car d’autres travaux sont envisagés dans les niveaux inférieurs de l’hôtel, qui auront pour conséquences de rapatrier une partie du personnel en bas. « Les conditions de travail s’en trouveront dégradées. Et il y aura des problèmes de sécurité. » L’hôtel manque d’effectifs, embraye le responsable syndical « et cela touche nécessairement la qualité du service. Nous avons donc l’impression que le gestionnaire est en train de scier la dernière branche de cet hôtel: la relation entre le salarié et ses clients. » Financièrement enfin, « les travaux réalisés à l’arrière de l’établissement sont destinés à la création de résidences privées. En résumé, on se sert d’un projet immobilier pour financer les travaux de l’hôtel… » Plus largement, les salariés, assure le délégué syndical CGT Ange Romiti, vivent très mal le fait que le gestionnaire qui affiche toujours un déficit avec 50 à 60 M€ de chiffre d’affaires redirige « l’argent généré par le travail des salariés vers d’autres sociétés à l’étranger. Cela a aussi pour conséquence une baisse des impôts pour lui, c’est vraiment injuste ».
La direction reste muette
D’ailleurs, le Syndicat CGT des hôtels-cafés-restaurants de Cannes et le comité d’entreprise ont attaqué la direction de l’hôtel sur le sujet. La direction de l’hôtel a été sollicitée sur ces questions. Elle n’a pas souhaité y répondre.