Manifestations lycéennes: appel à la prudence
Ayant la « hantise » d’un accident, la préfecture incite les jeunes qui pourraient encore défiler aujourd’hui et demain à ne plus prendre le risque d’envahir l’autoroute et la voie rapide
Aucune cause ne mérite de prendre des risques pareils.» Le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, JeanGabriel Delacroy, lance un appel à la prudence après les débordements lycéens de vendredi et lundi et en vue des mouvements à venir. « Que ce soit sur l’A8 qui a été envahie ou sur la voie rapide, nous avons connu de véritables sueurs froides. Gendarmes, policiers ou agents chargés de l’entretien de l’autoroute tremblaient de ce qui aurait pu se passer car ce sont pour beaucoup des pères et mères de familles. Un automobiliste qui double, un camion qui ne les voit pas et le drame peut survenir d’un coup. » La préoccupation des autorités est extrême en vue des manifestations de fin de semaine. « Je dirais même que c’est la principale, la boussole qui guide toute l’action des forces de l’ordre», souligne JeanGabriel Delacroy. À plusieurs reprises, vendredi sur l’A8 à Cagnes-surMer, ou sur la voie rapide de Nice lundi, des groupes de lycéens ont soudain envahi la chaussée. Des manifestations non déclarées et extrêmement dangereuses. «Ils marchaient sur la voie publique puis d’un coup couraient pour aller envahir l’autoroute, ou la voie rapide, remontant les rampes d’accès, enjambant les balustrades, courant à contresens sur les voies, passant d’une voie à l’autre dans le flot de circulation. C’est extrêmement dangereux. »
Aux parents : « Faire de la prévention »
Le directeur de cabinet du préfet, qui évoque sa « hantise » d’avoir une mauvaise nouvelle à annoncer à des parents, lance un double appel: « Aux lycéens, je voudrais dire qu’ils peuvent exprimer des revendications, manifester, participer à un mouvement collectif. Mais je leur demande de le faire dans des conditions de sécurité maximales. Ne vous engagez pas sur les voies, restez sur des zones sécurisées, restez dans les cortèges plus classiques. Aux parents, je demande de faire passer le message de prévention auprès de leurs enfants, pour qu’ils comprennent le risque qu’ils prennent à se lancer dans ce genre de pratiques. » Le directeur de cabinet du préfet indique que les moyens, notamment les plages horaires des forces de l’ordre, ont été adaptés pour qu’elles puissent être au plus près des manifestations qui risquent de survenir aujourd’hui et demain. Plusieurs mineurs comparaissaient par ailleurs hier devant les tribunaux de Nice et de Grasse pour des débordements en marge des manifestations (lire ci-contre). Les premières condamnations sont tombées hier pour les lycéens qui ont pris part aux dégradations en marge des manifestations lycéennes de mardi dans les Alpes-Maritimes. Dans le ressort grassois, trois mineurs et un majeur étaient présentés pour avoir mis le feu, à Cannes, à un conteneur qui a explosé. Les bombes aérosol qu’ils avaient enflammées se sont transformées en engins explosifs.
Les trois mineurs, âgés de et ans, aux profils inconnus de la justice, ont été condamnés par le juge des enfants à des mesures de réparation. Ils devront effectuer un stage en lien avec l’infraction. Deux d’entre eux ont fait l’objet d’une mesure de liberté surveillée préjudicielle ; un processus éducatif qui permettra de les suivre.
Quatre mois avec sursis
Dans le même dossier, le majeur de ans a été condamné, devant le tribunal correctionnel cette fois, à quatre mois avec sursis et quatrevingt-dix heures de travail d’intérêt général.
Cinq stages civiques ont par ailleurs été ordonnés pour avoir confectionné des dispositifs incendiaires à base de balles de ping-pong. Dans le ressort niçois, cinq mineurs étaient présentés. Trois ont été remis en liberté, faute de charges suffisantes. Les deux autres, l’un de ans issu du collège Louis-Nucéra et un second de ans du lycée les Palmiers ont été condamnés à des mesures de réparation et à un stage de citoyenneté.
La justice a frappé vite. Un avertissement pour les lycéens qui entendent manifester aujourd’hui et demain.