Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL « Pat’, une référence » A Monaco

L’entraîneur de l’AS Monaco Thierry Henry a dressé le portrait de son ami Patrick Vieira avant le derby face à Nice demain. A ses yeux, le coach niçois est

- RECUEILLI PAR FAB.P.

Comment qualifier votre relation avec Patrick Vieira ? Amitié ? Respect ?

Ça va plus loin que ça. Pat’, c’est une référence pour tout le monde. Je me rappelle de tout... Vous savez, des Cannes-Monaco on en a fait pas mal en jeunes et en pros. Pat’, c’est une référence parce que ça a toujours été le prodige. Toujours été le premier de la classe, le mec qui poussait toujours tout le monde vers le haut. Personnell­ement, je l’appelle “Le Capitaine”.

Il l’a été à Arsenal, moins en sélection, mais c’est un exemple. Sa façon de jouer nous faisait aller de l’avant. Il n’avait pas besoin de parler. Quand tu gagnes un duel, que tu marches sur le mec qui est en face de toi, et que tu pousses la balle devant, forcément, ça tire les gars vers le haut. Je pourrais en parler des heures, il le mérite. C’est un des premiers jeunes à être parti pour le Milan. Mais ce n’est pas Henry contre Vieira. C’est Monaco contre Nice. L’histoire retiendra qu’on sera chacun sur son banc. Le respect que j’ai pour Patrick Vieira en tant que joueur est énorme. Mais en tant qu’être humain, il est encore plus haut ! Extraordin­aire.

Vous avez échangé sur les difficulté­s qu’il a connues à son arrivée à Nice ? Vous a-t-il donné quelques conseils... On connaît, ou on a connu des moments difficiles en début de carrière, que ce soit en tant que joueur ou coach. Ça arrive, mais c’est comme ça. Je l’ai vu dans le cadre de France . Je ne savais pas encore que je deviendrai­s l’entraîneur de Monaco et lui non plus. Il était dans le dur avec Nice et on en a parlé. Mais je me suis souvenu de ce qu’il m’a dit à ce moment-là et je m’en suis servi. On se parle, on s’aide, comme quand on était joueur. Mais entre lui et moi, ça va bien au-delà d’une relation pro. Depuis votre installati­on, quels sont vos rapports ? On est tellement occupé, je le sais il le sait. Mais en , on peut se téléphoner...

Il a dit mardi que c’était à vous de payer l’addition demain après le match car vous receviez...

C’est toujours moi qui invite à dîner (rires). Il n’y a pas de problème.

Quand vous avez croisé Patrick Vieira sur les terrains pour la première fois, qu’est-ce qui vous a sauté aux yeux ?

Quand je suis arrivé ici, il y avait les légendes urbaines... On me répétait : “Il y a un mec à Cannes, tu le vois jouer, il est extraordin­aire”. Dans ma tête je me disais ‘’mouais... oui, oui d’accord. C’est bon vous me fatiguez avec Vieira”. J’entendais que ça, “Vieira, Vieira, Vieira, Vieira”. Et quand j’ai joué contre lui : “Ah ok d’accord, vous aviez raison !” (rires). La première fois, il avait joué capitaine et libero. J’avais  ans et lui  ans. Je me suis demandé qui était ce gars. Il était là, il replaçait tout le monde et faisait tout ce qu’il voulait. En fait Vieira, ce n’était pas une légende urbaine.

Quels souvenirs gardezvous de votre premier match en pros, contre Nice justement ?

Je n’avais pas été très bon. L’équipe non plus. Sur ce match il y avait beaucoup d’attente. Nice venait de remonter et tout le monde pensait qu’on allait leur marcher dessus. On a perdu -. Je voulais représente­r au mieux le centre de formation. Montrer qu’on pouvait compter sur nous. Je n’avais pas rempli totalement le contrat mais j’avais dû montrer quelque chose vu que j’ai été repris ensuite. Je me souviens descendre les escaliers en quittant les vestiaires... au lieu d’aller au parking, j’ai tourné de l’autre côté pour regagner ma chambre à l’internat. Il y avait beaucoup de fierté.

Au début, c’était un derby bon enfant entre Monaco et Nice, la rivalité n’est venue qu’après...

(Il coupe). Non, non, il n’y a rien de bon enfant. Vous ne pouvez pas dire ça à un supporter de Nice ou Monaco.

A l’époque...

Non. J’ai été formé ici donc je ne peux pas vous dire ça. Ce n’est pas bon enfant. On n’est pas supposé s’aimer. Ce n’est ni une attaque, ni méchant. Peu importe le niveau, D, D, D, ce n’est pas supposé être bon enfant. C’est un fait. Je ne suis pas né ici. Mais j’ai été formé en venant là à ne pas aimer Nice et Cannes. Ce n’est pas méchant, mais quand en - ans tu allais jouer à Nice ou Cannes, et bien on sentait qu’ils ne t’aimaient pas non plus. Ce derby n’est pas bon enfant. C’est quelque chose de difficile. Tout le monde se rappelle du -, -.

Que retrouvez-vous de Patrick Vieira dans l’équipe de Nice ?

Nice est une équipe qui ne prend pas beaucoup de buts, qui essaye de jouer, qui a faim et qui se bat jusqu’au bout. C’est Pat’, tout simplement. Monaco devrait devoir se passer des services de Nacer Chadli, blessé à la cuisse droite contre Amiens. Le milieu belge passait hier des examens plus approfondi­s, mais à quelques jours du match, le staff médical ne devrait prendre aucun risque. Henry pourra en revanche s’appuyer sur le retour de suspension de Golovin.

Les absents : Subasic, Aholou, Sidibé, N’Doram, Navarro, Mboula, Geubbels, Grandsir, Touré, Lopes, Jovetic, Traoré et Pellegri.

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(Photo AFP) Thierry Henry compte remporter son premier derby en tant que coach.

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