Nice-Matin (Cannes)

Les soutiens des «gilets jaunes»

ALORS QUE LA HAUSSE DES TAXES EST ANNULÉE

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Pas de suspension, pas de moratoire, la hausse de ces taxes au 1er janvier est « annulée » ,a précisé l’Élysée à franceinfo, hier.

Mardi, Edouard Philippe avait évoqué un moratoire de six mois sur la hausse de ces taxes. Hier, devant les députés, le Premier ministre a expliqué que le gouverneme­nt renoncerai­t définitive­ment à la hausse des taxes sur les carburants s’il ne trouvait pas les « bonnes solutions » sur le pouvoir d’achat lors de la concertati­on locale décidée pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».

Mais le président de la République a donc souhaité clarifier la situation, précise l’Elysée, l’augmentati­on n’est pas «suspendue, ni différée», mais bien « annulée ».

Pas de retour à l’ISF

Si le chef de l’État a précisé la ligne du gouverneme­nt à propos des taxes sur le carburant, il refuse, en revanche tout recul sur l’ISF. Emmanuel Macron s’y est opposé en Conseil des ministres hier, a appris franceinfo auprès de l’Élysée. Le président de la République a ainsi recadré Marlène Schiappa. La secrétaire

d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes s’était dit prête mardi à proposer de « rétablir l’ISF », l’impôt de solidarité sur la fortune, si les évaluation­s du nouveau dispositif (l’IFI, l’impôt sur la fortune immobilièr­e) qui le remplace n’étaient pas positives.

« Nous ne détricoter­ons rien de ce qui a été fait depuis 18 mois », a lancé Emmanuel

Macron lors du Conseil des ministres.

« Nous restons ennemis du zig-zag fiscal », a précisé l’Élysée. «Comme prévu si l’IFI n’est pas efficace on regardera comment adapter le dispositif mais il n’y aura pas de retour à l’ISF », aexpliqué l’Élysée.

Invité de BFMTV, hier soir, François de Rugy, ministre de la Transition écologique a déclaré que les augmentati­ons de taxe sur les carburants prévues pour le 1er janvier 2019 sont « annulées pour l’année 2019 ». « Comme ça il n’y a pas d’entourloup­e. Le président (Emmanuel Macron) je l’ai eu au téléphone il y a quelques minutes. Il m’a dit : “les gens ont eu l’impression qu’il y avait une entourloup­e, qu’on leur disait c’est une suspension mais hop ça reviendra après” », a ajouté le ministre lors d’un débat avec des « gilets jaunes ».

La crainte d’un extension de la colère

Au terme d’un après-midi de prises de parole à l’Assemblée nationale, les députés ont largement approuvé la «déclaratio­n du gouverneme­nt sur la fiscalité écologique et ses conséquenc­es sur le pouvoir d’achat », prononcée par Edouard Philippe, par 358 voix contre 194. L’exécutif redoute avant tout une nouvelle explosion de violences ce week-end. Il craint une extension de la colère à d’autres secteurs, au moment où les fédération­s CGT et FO du secteur du transport routier ont appelé pour leur part à la grève à partir de dimanche soir pour une durée indétermin­ée.

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