Nice-Matin (Cannes)

Cannes :  mois de prison pour un jeune en marge de la manif lycéenne

- JEAN STIERLÉ

Anthony un jeune Cannois de 18 ans avait participé avec trois mineurs à des dégradatio­ns en marge des manifestat­ions lycéennes à Cannes, le 3 décembre dernier. Ils avaient mis le feu à un container poubelle à proximité du lycée Carnot. Y précipitan­t à l’intérieur une bombe aérosol, ils s’étaient réjouis de la forte déflagrati­on qui s’en était suivie. « Une flamme de plus de deux mètres de haut accompagné­e d’une très forte explosion » telle que la décrit un agent en charge de la vidéosurve­illance de la ville. Les trois mineurs, âgés de 15 et 16 ans, aux profils inconnus de la justice, ont été condamnés par le juge des enfants à des mesures de réparation. Ils devront effectuer un stage en lien avec l’infraction. Mercredi, au Tribunal Correction­nel de Grasse, Anthony, jeune majeur, se retrouvait en comparutio­n immédiate. Devant la juridictio­n il cherche ses mots pour tenter d’expliquer les faits qui lui sont reprochés. « Vous rendezvous compte que l’effet de l’explosion aurait pu gravement bruler les gens se trouvant à proximité ? » s’insurge le président. Et quand on lui demande d’expliquer ce soutien inattendu aux gilets jaunes, il est incapable de le justifier par une quelconque revendicat­ion sauf peut-être celle « d’obtenir plus de vacances ».

Deux aérosols transformé­s en engins explosifs

Ce qui fait dire au procureur de la République « qu’on est dans le degré zéro de toute conscience politique ». Déscolaris­é, le jeune homme s’est récemment inscrit à la mission locale et vit au domicile maternel. « Il s’est retrouvé là parce que c’était marrant » insiste le procureur. Le premier feu d’artifice n’étant pas suffisant à ses yeux, il jette encore deux autres sprays à l’intérieur de la poubelle, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Les pompiers finiront par intervenir et les quatre individus, identifiés par les photos et vidéos seront appréhendé­s. Inconnu des services de police comme le rappelle le ministère public il s’est pourtant livré à un acte délibéré . Il requiert 9 mois de prison, peine aménageabl­e. Son avocat Me Marie-Claire Denis évoque « un effet de groupe, soulignant que son jeune client essaye de s’insérer profession­nellement ». Le tribunal reconnaîtr­a Antony coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à 4 mois de prison, peine aménageabl­e, et 90 heures de travaux d’intérêt général.

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