À la montagne !
Quel regard portez-vous sur l’avenir du produit neige dans notre département ? Charles-Ange Ginesy :
Ma philosophie reste la même ainsi que le discours que je porte à l’association nationale des maires des stations de montagne : le sport d’hiver n’est pas la porte de sortie pour la pérennité de ces pôles d’excellence économique que sont les stations, même s’il faut avoir conscience que la seule ressource provient du ski, ainsi que l’avaient compris les maires-pionniers. Toutefois, il faut prendre en compte que nous sommes arrivés à un tournant technologique et technique qui engendre des coûts importants, dans un contexte, de surcroît, hypersécurisé. L’économie s’en trouve fragilisée avec des charges qui augmentent, sans oublier la concurrence, en France, en Europe et même aux États-Unis. Et pourtant, l’avenir passe par ce produit neige… dont il faut élargir les contours.
Comment aborder ce tournant ?
Nous nous y préparons depuis longtemps. Tout d’abord en optimisant la pratique du ski avec des investissements lourds, tout en favorisant le ski de loisirs, les activités ludiques et environnementales sur la neige, en multipliant les services bien-être et cocooning. De même, l’été, nos stations vivent car nous avons développé la polyvalence des activités. On profite, par exemple, des réserves d’eau construites pour le bon fonctionnement des enneigeurs, pour organiser des activités aquatiques. La diversification est un élément de l’aménagement du territoire : les stations doivent être des stations de territoire. De même le territoire doit profiter aux stations. Il faut installer des passerelles entre les activités des stations, hiver comme été, et les pôles d’attractivités existants dans les communes, les musées, les attractions, les curiosités naturelles, historiques, architecturales...
Le climat est-il devenu un handicap ?
Sur le court terme, on subit le changement climatique – notez que je ne parle pas de réchauffement qui un phénomène qui nous impactera sur le très long terme. Il faut s’en prémunir en se diversifiant et en équipant nos stations avec des installations performantes, peu énergivores et écologiques, de production de neige de culture. C’est une pratique de développement durable.
Les maires sont-ils unis ?
Oui – même si la gestion de la montagne est assurée par différents syndicats mixtes – et il faut leur
() laisser la main notamment en matière d’aménagement du territoire – et d’urbanisme – et de gestion de l’eau. Charles-Ange Ginesy est président de l’Association nationale des maires des stations de montagne, président du Département des Alpes-Maritimes, président de la Communauté de communes des Alpes d’Azur.