Nice-Matin (Cannes)

Les lycéens restent mobilisés une vidéo d’arrestatio­n fait polémique

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La mobilisati­on lycéenne dans la foulée des «gilets jaunes» s’est poursuivie hier notamment avec une manifestat­ion à Paris, au lendemain d’interpella­tions de masse à Mantes-la-Jolie que le gouverneme­nt a justifiées par « un climat de violence exceptionn­elle ». L’ensemble des partis de gauche ont dénoncé une « humiliatio­n » après la diffusion d’une vidéo, filmée au plus près des forces de l’ordre, montrant l’arrestatio­n jeudi de dizaines de personnes, genoux au sol et les mains sur la tête, près d’un lycée de Mantes-la-Jolie.

« Violence exceptionn­elle »

Au total, 151 jeunes avaient été arrêtés dans cette commune des Yvelines. L’ensemble des gardes à vue ont été levées et certains d’entre eux ont été présentés à la justice. Les deux tiers ont écopé d’un rappel à la loi. Les images « sont dures (...) mais je crois qu’il faut les replacer dans un contexte », a répondu le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, justifiant ces interpella­tions par de « véritables violences urbaines » dans cette commune des Yvelines. Le ministre a notamment pointé du doigt la présence aux côtés des lycéens d’une centaine d’individus « encagoulés et armés de bâtons » qui ont notamment jeté de dizaines de bouteilles de gaz « robinet ouvert sur des barricades enflammées » juste avant les interpella­tions. Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a reconnu sur France Inter avoir été « choqué » par les images de l’interpella­tion mais a lui aussi invoqué « un climat de violence exceptionn­elle ». Une enquête sera menée sur les interpella­tions et sur l’origine de la vidéo, a ajouté Christophe Castaner, assurant que les conclusion­s seront rendues publiques et s’engageant à ce que « toute la transparen­ce soit faite ». Le Défenseur des droits a de son côté annoncé l’ouverture de sa propre enquête sur les «conditions» de ces interpella­tions, rappelant être notamment chargé de veiller au « respect de la déontologi­e » des forces de l’ordre et de défendre « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Sur le terrain, les lycéens poursuivai­ent leur mobilisati­on pour le cinquième jour afin de réclamer notamment l’abandon des réformes du bac, de la voie profession­nelle ou de l’accès à l’université. Selon les chiffres du ministère de l’Éducation en milieu d’après-midi, 400 lycées sont perturbés, dont 84 bloqués.

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(Capture d’écran Facebook) A Mantes-la-Jolie, des dizaines de personnes ont été arrêtées, genoux au sol et les mains sur la tête.

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