Les pays de l’Opep vont baisser leur production de pétrole
Alors que le marché reste en surcapacité, le cartel a décidé une baisse d’un peu plus de 1% de la production mondiale afin de stabiliser les cours du baril
L’Opep et ses alliés dont la Russie ont annoncé hier une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour dans l’espoir de redresser les cours, au terme de pourparlers marathon scrutés par le président américain Donald Trump. Cet objectif, attendu fébrilement par les marchés, sera réparti à hauteur de 800 000 barils quotidiens pour les quatorze pays de l’Opep et de 400 000 pour ses dix partenaires dont la Russie, a précisé l’organisation lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à son siège de Vienne.
Baisse de % en deux mois
La réduction, correspondant à un peu plus de 1% de la production mondiale, est destinée à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30% en deux mois dans un contexte de surproduction chronique. Cette évolution des prix satisfait les utilisateurs de carburant et le président Donald Trump attaché à ménager les consommateurs américains mais pas les producteurs euxmêmes très dépendants des revenus pétroliers. L’accord conclu « devrait aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt », a salué le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, dont le pays est le deuxième producteur mondial, reconnaissant que les discussions avaient été « complexes ». Les prix du Brent, qui étaient passés sous les 60 dollars alors que les tensions entre Russie, Arabie Saoudite et Iran paraissaient inextricables vendredi matin, avaient bondi de plus de 3 dollars quand de premières informations avaient fait état dans l’après-midi d’un accord du groupe de producteurs.
Des prix toujours à la baisse ?
La baisse de production de 1,2 million de barils par jour pourrait toutefois «ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché » ,a estimé Stephen Brennock, analyste chez PVM. « Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique d’aujourd’hui » sur le marché, a-t-il prévenu.