Nice-Matin (Cannes)

Antibes : à la rencontre de Taurean Green

- Te souviens-tu de tes premiers dribbles ? Ton Etat aux USA ? Les crocodiles ? Quand on a  ans, que l’on s’apprête à jouer une finale nationale devant . spectateur­s et  millions d’Américains à la télé, on ressent une petite pression ? Joakim Noah,

Il n’est là que depuis 3 matches, et selon les bruits de couloir de l’Azur Arena, Antibes songe déjà à le garder au-delà de la présente saison. Taurean Green, dès son arrivée, a éclaboussé de son talent le jeu d’une équipe antiboise métamorpho­sée. La défaite à Nanterre hier soir, sur le fil, n’a pas démenti le renouveau des Sharks. Green est un meneur, dans la pure lignée des petits lutins qui ont enchanté l’histoire de l’OAJLP... Ex-authentiqu­e star du basket universita­ire américain, Taurean n’a pas eu la carrière NBA que d’aucuns lui promettaie­nt. En échange, il a fait de l’Europe son terrain de chasse. Bizarremen­t, après deux ans en Israël, il était toujours sans club à l’automne. Antibes a sauté sur l’occasion. Et comme dit coach Espinosa : « Taurean correspond en tout point à ce que l’on recherchai­t. Et les gars sont totalement ravis de jouer avec lui ». Entretien... Je devais avoir  ou  ans… Je suivais mon père (Sidney Green) sur tous les terrains, il m’enseignait déjà tous les rudiments, il était mon idole que je voulais imiter ! Mon père a été drafté e (en  par les Bulls). Il a joué  ans en NBA. Lui, c’est un grand gabarit (,m), je n’ai pas hérité de ça. Il a fallu que j’apprenne à bien dribbler justement (sourire) ! La Floride. J’y suis né, j’y ai grandi. Il y a la mer, le soleil, les palmiers, un peu comme ici à Antibes. Il y fait un peu plus chaud en hiver, plus humide aussi. J’ai aussi des attaches à Las Vegas (Nevada). Le nom donné à mon équipe, à l’Université de Florida (les Gators). J’ai eu la chance d’être entraîné par un coach de légende, Bill Donovan (ndlr : aujourd’hui coach d’Oklahoma en NBA) Les Gators : -, vous réalisez un doublé historique dans le championna­t national (NCAA), qui aux USA est l’événement sportif le plus suivi après le super bowl. Énorme, non ? Oui, cela date, déjà, mais comment oublier ça ? Un grand moment de vie. Les gars, dans l’équipe, on était toujours ensemble. Sur le terrain, et en dehors. On partageait plein de choses, on se racontait tout, on n’avait vraiment aucun secret entre nous. Et le jour du match, on se fichait bien de savoir qui avait marqué le plus de points. La seule chose qui comptait à nos yeux, c’était de trouver le moyen de gagner. Al (Horford), Corey (Brewer), Joakim (Noah), Corey (Humphries), tous les autres, on était comme les doigts d’une main. Et aujourd’hui encore,  ou  ans après, on se textote, ou on s’appelle toujours, tous, très souvent. Prendre des nouvelles des uns des autres, c’est un besoin. Ce fut surtout le cas la deuxième année. Pour le premier titre, nous n’étions pas du tout les favoris, on se frayait un chemin parmi les grands. C’était enivrant… La seconde fois, quand on a décidé de rester ensemble et de tenter le back to back, tout le pays s’attendait à ce qu’on le fasse. Il a fallu assumer, et on l’a fait ! Ce fut une vraie fierté, une grande émotion. Bien sûr. Le jour où il a appris que je signais à Limoges (en ), Joakim m’a appelé de suite… Il m’a dit, tu vas voir, tu vas kiffer, tu vas adorer. Il ne s’est pas trompé. On a été champions avec le CSP, j’ai découvert des supporters fantastiqu­es, une super ambiance et aussi les bons petits plats made in France. Lorsque j’ai été drafté par Portland (e rang) ,ilyavait beaucoup d’arrières dans l’effectif, qui étaient devant moi dans la hiérarchie. J’ai été transféré à Denver, où il y avait un nombre important de gars expériment­és. J’avais peu de temps de jeu, je ressentais le besoin de m’exprimer, c’est pourquoi j’ai décidé de franchir l’Atlantique et d’aller jouer en Europe. En NBA, la concurrenc­e et forte, et il est important d’être la bonne personne au bon moment, au bon endroit. Les gars qui sont vraiment au-dessus du lot réussiront en toutes circonstan­ces. Mais pour beaucoup, il faut bénéficier du bon timing. Cela dit, je n’ai pas de regrets. Je suis content de ma carrière. J’ai joué dans de très bons championna­ts, découvert des pays, des cultures. Et aujourd’hui à Antibes, je fais toujours le métier que j’aime, entouré de ma famille (Taurean Green est papa de trois enfants de ,  ans et demi et  mois, ndlr), dans un bon club. Je peux m’estimer heureux. J’essaye juste d’être positif… Dans le basket, il faut travailler dur, mais il ne faut pas non plus oublier de prendre du plaisir. Dans cette équipe, on a tout pour réussir. Il y a un super coach (Julien Espinosa), qui aime son groupe, on a de très bons ‘’big guys’’ (les intérieurs), on a la puissance, de très bons shooteurs comme Max, Isaïa, Paul, et bien sûr Tim (Blue), la légende du club. On a toutes les pièces du puzzle pour que ça fonctionne. C’est à nous de jouer. Le meilleur ? Peut-être lors de mon année Sophomore (e année) à l’université. On jouait face à Kentucky de Rajon Rando (actuel meneur des L.A. Lakers) et Joe Crawford, une grosse équipe. J’avais fini avec  points,  passes et on avait gagné… Je pense aussi à un match avec l’AEK Athènes, lors de ma e année en Europe. Face à l’Olympiakos, j’avais fait  points et  passes. Le derby à Athènes, une ambiance de dingue ! Celui-là, on l’avait perdu de  points...

Le match le plus fou ? Encore en Grèce ! À Peristeri. Durant l’échauffeme­nt, on voit les supporters des deux équipes qui commencent à se battre. La police intervient avec du gaz lacrymogèn­e. On avait dû quitter le parquet pour se réfugier dans le vestiaire pendant une heure. On avait quand même joué. La salle sentait la fumée, c’était fou. On avait gagné.

Ton plus mauvais souvenir ? La plus dure défaite : avec Limoges, deux jours après Noël, on avait joué à Paris et on avait perdu de  points (-). Horrible... Je crois que dans les têtes on était déjà prêts pour la trêve ! Bon, ça ne nous a pas empêchés de devenir champions quelques mois plus tard. On ne peut pas empêcher les commentair­es.. Je préfère regarder devant. Je suis quelqu’un qui aime plaisanter, qui aime la compétitio­n, le jeu. Les gens qui me connaissen­t savent bien comment je suis au quotidien. Gran Canaria (Iles Canaries), pour la mer, le climat et les tapas ! Lyon, pour le style du centre-ville. Du peu que j’ai eu l’occasion de visiter pour l’instant, vous avez l’air joliment gâtés à Antibes... ✓ Carrière pro : Portland Trail Blazers (2007), Idaho Stampede, Denver Nuggets (2008), Colorado 14ers, Saragosse (Esp), AEK Athènes, Gran Canaria, Tofas Bursa (Turquie), Barcellona (Italie), Limoges CSP, ASVEL, Avellino, AEK Athènes, Hasharon (Israël). ✓ Titre : champion avec Limoges (2014)

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Taurean Green Né le  nov.  à FortLauder­dale (Floride). ,m.
Taurean Green Né le  nov.  à FortLauder­dale (Floride). ,m.

Newspapers in French

Newspapers from France