Une longue marche contre le bétonnage à Valbonne
Plus de trois cents personnes se sont retrouvées hier matin au parc des Bouillides d’où est partie une balade revendicative afin de défendre cet immense espace boisé de l’urbanisation
Derrière les sourires, la volonté de se faire entendre, lors la marche pour le climat, initiée par mysophiantipolis.org, hier matin. À 10 heures beaucoup arrivent aux Bouillides en famille. Petit recensement avant le départ qui vient d’Antibes, de Mougins, de Biot, de Vallauris, de Valbonne, de Roquefort, de Gagnes-sur-Mer, de Mandelieu ? La motivation dépasse largement les limites géographiques de Sophia Antipolis et les accents italiens, espagnols ou belges donnent un ton international. À pied ou à vélo, en poussette ou à cheval sur les épaules de papa, le cortège s’ébranle. Plus de trois cents personnes tracent la route à travers la forêt avec une seule idée : la sauver. Action pacifiste et apolitique, la longue chenille processionnaire se voit de loin avec ses panneaux, pour réclamer la préservation de l’un des derniers poumons « Il est temps de se fédérer autour du climat », assure Barbara, 32 ans qui comme une bonne centaine d’autres personnes s’est installée dans le Jardin des plantes grassois hier. « On ne fait pas payer les pollueurs », dénonce Guillaume, 30 ans. Plus loin, une pancarte proclame « Sauvons les ours polaires » et une autre lui répond « Pas de transition écologique sans justice sociale ». Ces personnes jeunes et moins jeunes, seules ou en familles, sont venues d’horizons différents. Ne se connaissent pas forcément. Leur point commun : elles ont été sensibles à l’appel de Karine Saulnier, agent immobilier grassois, qui veut décliner dans sa ville la marche internationale pour le climat organisée hier. «Lancer aussi le mouvement “#IlEstEncoreTemps”, initié il y a deux mois et rassemblant déjà 190 villes, précise-elle, jugeant « l’opération réussie », après les allocutions du littoral. À l’heure du pique-nique Jeyo le musicien et sa guitare, collecte les slogans pour composer, en direct, une Bamba de la Marche. Les petits participent à un atelier philosophique et les étudiants de l’école des Mines expliquent les changements du climat. Bétonnage attention danger est le refrain de tous les intervenants alors que le non au projet Open Sky revient dans tous les couplets. « Mille personnes nous suivent sur Facebook et Google. Nous voulons organiser un référendum dans les entreprises de la technopole et un pré-boycott. Les gens s’engageraient avant la construction à ne jamais mettre un pied à Open Sky. » Au Pré-des-Pêcheurs, à Antibes, une manifestation également de convergence de lutte a été organisée. Les « gilets jaunes » y étaient conviés. dans le Jardins des plantes, transformé pour l’occasion en Speaker’s corner à la manière d’un Hyde park londonien. Car outre l’organisatrice elle-même, qui appelait «à boycotter les produits les plus nocifs», quelques personnes ont également pris le micro. « Que ceux qui pensent que la solution passera par la politique lèvent la main », lance un participant. Peu de mains se levent. « Le monde changera à partir de nousmêmes et tout de suite», conclut l’intervenant. Et hier, il s’agissait bien de cela : l’enracinement sur le sol grassois d’un mouvement de citoyens affichant une même volonté de prendre leur responsabilité pour le bien commun. Tous ont ensuite marché dans la vieille ville faisant une pause musicale et dansée sur la place aux Aires.