La paille et le grain
Les lycéens sont sourds à la raison et c’est heureux. Il est sain que jeunesse se rebelle – sans tout casser ! Rien n’est plus triste que des ados résignés avant l’âge. Parcoursup, pour autant, n’a pas vocation à les flageller sadiquement. Sans s’avérer la panacée, cet embryon de sélection restaure un zeste d’ordre et d’ambition, après des décennies de démission. Pour offrir le bac à tout le monde, on a surnoté, et on surnote toujours, des élèves entretenus dans une illusoire facilité. Les portes de l’université s’ouvrent alors en grand, pour mieux se refermer au nez de six étudiants sur dix, Gros-Jean comme devant au bout d’un an. La belle Egalité de notre devise républicaine vaut mieux qu’un égalitarisme de façade nivelé par le bas. Elle mérite une exigence qui ne peut que rendre service aux jeunes. Leur vrai combat est ailleurs : dans l’inégal accès aux écoles supérieures privées, pompes à fric où l’argent fait encore largement office d’inique sésame. Mais cela est une autre paire de manches…