Objectif Sida Zéro: la lutte plus que jamais en bonne voie Actu
Le nombre de personnes adressées dans les services spécialisés, suite à la découverte d’une infection par le VIH, est en baisse de 40 % dans les Alpes-Maritimes
Un résultat très encourageant : entre septembre 2017 et septembre 2018, le nombre de personnes adressées dans les services spécialisés suite à la découverte d’une infection par le VIH a baissé de plus de 40 % dans les AlpesMaritimes. Cela montre bien que les actions en faveur de la prévention et de la lutte contre le Sida portent leurs fruits dans l’une des régions les plus fortement impactées par la maladie (après la région parisienne). S’il y a moins de patients, c’est peut-être que l’épidémie recule. Il y a plusieurs explications à cela. « On recense dans le département environ 500 personnes sous PrEP [Prophylaxie pré-exposition, Ndlr], un traitement préventif qui permet d’éviter les contaminations », note le Dr Pascal Pugliese, infectiologue et président du CoreVIH PACA Est (Coordination régionale de lutte contre le VIH). Ceux pour qui elle est indiquée – principalement les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, ceux qui ont une vie sexuelle active avec de multiples partenaires et des prises de risques – peuvent s’adresser au service d’infectiologie du CHU, aux hôpitaux de Grasse et Cannes mais aussi au CeGIDD (Centre gratuit d’information et de dépistage et de diagnostic) de Nice et à l’association Aides (coordonnées et prises de rendez-vous sur www.objectifsidazero.org). Le suivi implique des dépistages tous les trois mois des IST (Infections sexuellement transmissibles), éventuellement la vaccination (hépatite A et B notamment). La PrEP, prise en charge par la Sécurité sociale, est un moyen efficace de lutte contre la propagation du virus.
Dépistage et traitement rapide
Autre atout : le dépistage. « Si une personne séropositive est prise en charge rapidement, elle peut présenter une charge virale indétectable en 6 mois. Or, un patient avec une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH. Le traitement est donc un véritable outil de prévention », souligne le Dr Pugliese. Il est très facile de connaître son statut sérologique : en plus de la classique prise de sang (sur ordonnance), des auto-tests sont disponibles dans les pharmacies. Cinq cents auto-tests sont d’ailleurs régulièrement mis à disposition du public par les associations. « Nous réfléchissons à un projet pilote permettant de proposer un test de dépistage sans ordonnance dans les laboratoires de ville, annonce le président du CoreVIH PACA Est. Il existe toujours une épidémie cachée, des personnes qui ignorent être porteuses du VIH, surtout des hommes hétéros de plus de 40 ans. » Or des séropositifs qui s’ignorent sont des contaminants potentiels. La PrEP, le traitement rapide des patients séropositifs et le dépistage sont trois grands leviers de prévention. Pour autant, cela implique des moyens et une réelle volonté. Les acteurs du CoreVIH (établissements de santé, associations, collectivités territoriales) sont mobilisés autour du projet « Objectif Sida Zéro : Nice et les Alpes-Maritimes s’engagent », soit l’objectif zéro contamination d’ici 2030. Selon le Dr Pugliese, pour y arriver «ilnefaut surtout pas relâcher les efforts de prévention et accroître le nombre de personnes utilisant
la PrEP, augmenter et répéter les dépistages du VIH et des hépatites dans les populations les plus vulnérables et maintenir les personnes vivant avec le VIH dans le soin et en bonne santé. »