Nice-Matin (Cannes)

« Le sexe n’est plus une source d’angoisse »

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Après quelques mois de réflexion, Lionel, niçois de  ans a décidé de prendre la PrEP.

« Des amis la prenaient depuis quelque temps et j’en ai beaucoup discuté avec eux. » S’il confie son scepticism­e des premiers instants, il a rapidement changé d’avis. « Lorsqu’on a entendu des discours sur le préservati­f pendant  ans, c’est difficile de s’en défaire. Alors, je me suis documenté, j’ai lu des études réalisées aux USA, des articles qui m’ont rassuré. » L’homme s’est donc tourné vers le Cegidd (Centre gratuit d’informatio­n et de dépistage et de diagnostic) où il a rencontré le Dr Pugliese qui le suit. «Ça fait  mois que je prends la PrEP et quelque part, je me sens rassuré. Pour moi, avoir un rapport sexuel sans préservati­f, ce n’est pas une finalité, c’est une possibilit­é. Je l’utilise encore, même si ce n’est plus systématiq­ue. En revanche, je ne ressens plus du tout ce stress que j’avais auparavant en me demandant si la capote était bien mise, si elle n’avait pas craqué... Franchemen­t, ça a changé ma vie. Le sexe n’est plus une source d’angoisse ! Le sexe est redevenu ce qu’il est : du plaisir. » Lionel est lucide : « Il faut avoir une bonne observance du traitement. Mais finalement, c’est juste des habitudes à prendre.» Le Niçois voit d’un bon oeil le suivi régulier qui est imposé. « Finalement, c’est salutaire. Comme on fait un dépistage tous les trois mois, même si on attrape une IST, on sera traité tout de suite. Avant, je me faisais dépister de temps en temps, donc j’étais sensibilis­é à la question, pourtant il y a des tests que je n’avais jamais faits. C’est un atout en termes de santé publique. » Et Lionel analyse avec lucidité l’image véhiculée par la PrEP : « Il ne faut pas faire un amalgame et confondre avec les fondamenta­listes du sans capote. Prendre la PrEP, c’est mettre toutes les chances de son côté de ne pas être contaminé. »

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