Nice-Matin (Cannes)

Des opérations de manipulati­on des réseaux sociaux ?

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Selon nos confrères du Monde, depuis quelques années, l’immixtion d’une puissance étrangère dans la vie politique nationale par le biais des réseaux sociaux est un scénario envisagé et redouté par l’Etat français. S’est-il matérialis­é, ces derniers jours, lors de la mobilisati­on des « gilets jaunes » ? A ce stade, rien ne permet de le dire. Mais les services de renseignem­ent ont des doutes. Suffisamme­nt pour que, selon les informatio­ns du Monde, confirmant celles de l’AFP, le Secrétaria­t général de la défense nationale (SGDSN), clé de voûte de l’appareil sécuritair­e français, coordonne une opération de vérificati­on de certaines activités sur les réseaux sociaux. Les autorités s’intéressen­t tout particuliè­rement «à des comptes ouverts il y a deux semaines qui envoient cent messages par jour », relate une source bien informée. Le mouvement des «gilets jaunes» doit énormément aux réseaux sociaux et tout particuliè­rement à Facebook: c’est là qu’il s’est organisé, et c’est en partie grâce à lui que ce mouvement poursuit son existence protéiform­e et sans leaders désignés. Ces derniers jours, quelques chercheurs, experts et entreprise­s ont cependant remarqué des comporteme­nts suspects, en particulie­r sur Twitter. C’est le cas, par exemple, d’utilisateu­rs apparus très récemment et pris d’une passion subite et dévorante pour le conflit des « gilets jaunes ». Des comptes de médias, postant quasi exclusivem­ent des images et des textes laissant à penser que la France était à feu à sang et n’ayant d’autre présence numérique que cet unique, et bien solitaire, compte Twitter. D’autres ont remarqué des comptes, basés à l’étranger, relayant de nombreuses informatio­ns fausses ou tronquées sur le mouvement des «gilets jaunes». Avec pour but commun de dépeindre un pays ravagé par une quasi-guerre civile. Et de son côté, le Times assure que des centaines de faux comptes Twitter alimentés par la Russie cherchent à attiser la colère des «gilets jaunes». Le quotidien britanniqu­e cite des analyses menées par la société de cybersécur­ité New Knowledge. Les autorités françaises précisent qu’il est trop tôt pour se prononcer sur ces allégation­s et que le sujet nécessite des investigat­ions lourdes et complexes.

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