L’extension de Carrefour au point mort
Interrogé lors du conseil de quartier Antibes Activités, le maire a annoncé que le projet d’extension de l’hypermarché était en stand-by. « Il est conditionné par la création des voies »
Carrefour, cible des gilets jaunes qui ont bloqué les camions de livraison de l’hypermarché et provoqué sa fermeture samedi dernier, était également au coeur du conseil de quartier Antibes Activités, vendredi dernier (1). Pas de commentaires directs sur les manifestants qui, depuis trois semaines, ont investi le rond-point de Provence, mais une question des riverains sur le futur de Carrefour et sa nouvelle galerie. Quid de l’ambitieux projet d’extension ? La première esquisse avait été présentée en conseil municipal en février 2016. À l’horizon 2021, 25 000 m2 supplémentaires doivent sortir de terre, s’ajoutant au 17000 m2 d’activité commerciale existants. À l’époque, les élus ont voté les nouveaux aménagements routiers indispensables à ce projet, dans un secteur déjà saturé. Les travaux prévus sont colossaux et entrent dans le cadre d’un Projet Urbain Partenarial (PUP) entre le département, la commune et la société immobilière de Carrefour. Au programme, une refonte des accès, avec de nouvelles infrastructures: autopont reliant le chemin Saint-Claude à la RD 35, boucle directe entre la RD 35 et l’A8, en direction de Nice, pour ceux qui sortent de Sophia Antipolis, accès direct, à la bretelle autoroutière, pour les automobilistes venant du chemin Saint-Claude. Tout un nouveau dispositif, estimé à 17 millions d’euros, en symbiose avec le tracé du futur bus-tram.
« Des aménagements financés par le groupe »
On annonçait le début des travaux durant les premiers mois de l’année 2018. Pour une livraison fin 2019. Et l’ouverture du nouveau centre commercial en 2021. Il n’y a pas de suspense. Les travaux n’ont pas débuté. « Alors, et l’extension de Carrefour ? On en est où, Monsieur le maire ? » interrogent les habitants. « Rien. Aucune demande de permis n’a été déposée. Je rappelle que l’autorisation de modification du centre commercial était conditionnée par la réalisation de voies de délestage », répond Jean Leonetti. Le maire a insisté sur la nécessité du projet. « Je suis pour que Carrefour rénove cette boîte à chaussures et ce parking. Il n’y a qu’à Antibes qu’on trouve encore ce genre de centre commercial ! J’ai entendu beaucoup de critiques, mais la réalisation est soignée, on a fait appel à l’architecte Wilmotte… 21 millions d’euros sont investis. Mais, c’est clair : sans création de nouvelles voies, pas de modification. Les 17 millions prévus pour cela sont en grande partie financés par le groupe. C’est acté (2 ).» Un homme dans l’assistance, évoque « d’autres boîtes à chaussures dans le secteur… pas très esthétiques. » Jean Leonetti est d’accord, «Quand Carrefour s’est installé, la Ville a demandé qu’il rachète l’ensemble… Le problème, c’est qu’il s’agit d’une myriade de petits propriétaires… Il faudrait qu’ils rénovent…» Jean Leonetti ne cache pas son irritation : « C’est compliqué. Ces commerces sont très bien placés. Et, bien certains contestent le tracé du bus-tram qui ne peut qu’être profitable ! » Et de conclure, que «surce quartier, ce n’est pas le dynamisme qui me préoccupe mais l’étouffement du trafic. Le bus-tram sur la route de Grasse devrait améliorer la situation. Mais, il faudra en passer par de lourds travaux. »
1. Le quartier comprend les Semboules, les Terriers, la Croix-Rouge, Pierrefeu, les Combes, les Cougoulins, les Croûtons et Super Antibes. 2. SCI Carrefour: 13 millions d’euros, Département : 2 millions d’euros, CASA : 1 million d’euros, Ville d’Antibes : 1 million d’euros.