Les mesures d’Emmanuel Macron divisent les Français
Emmanuel Macron s’est donné un peu d’air. S’il n’est pas sorti de l’auberge, si les « gilets jaunes » campent pour beaucoup sur leurs positions, le Président a malgré tout enfoncé un coin dans la quasi-unanimité qui le bousculait. Les multiples sondages sortis hier allaient tous dans le sens d’un vent qui commence à tourner : la moitié des Français ont désormais envie de voir le mouvement s’arrêter, ceux qui le soutiennent restent majoritaires mais diminuent et, surtout, les quatre annonces de pouvoir d’achat faites mardi ont suscité un satisfecit étagé entre 55 % et 85 %. Ces mesures, Edouard Philippe ne les a que peu détaillées, lors des questions au gouvernement au Palais-Bourbon, où il a assuré le service après-vente.
Mieux payer le travail
Le Premier ministre a d’abord décliné la philosophie du gouvernement, fondée sur un principe simple : « Mieux rémunérer le travail. » Il a précisé que l’augmentation du Smic sera de 100 € net et touchera tous les smicards à partir de janvier, via une prime d’activité majorée. Et il a insisté : « Quand at-on augmenté le Smic de cent euros ? Il n’y a pas d’exemple récent. Nous voulons aller beaucoup plus loin, plus fort et plus vite. » Il a également indiqué que l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 € par mois concernera 70 % des seniors. À l’Assemblée, les députés des diverses oppositions ont continué à juger les mesures annoncées inadaptées ou insuffisantes, dans un climat toutefois largement apaisé. Ceux de LR ont évidemment approuvé le retour aux heures sup’ défiscalisées initiées par Nicolas Sarkozy. Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à un «acte V» de la mobilisation samedi, Marine Le Pen incitant, elle, les « gilets jaunes» à «analyser en conscience les propositions du Président pour déterminer s’il est allé assez loin ».